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Joe Biden approuve l’envoi de mines antipersonnel en Ukraine

Tournant dans le conflit ukrainien : sur fond d'avancée russe à l'Est, Joe Biden autorise l'envoi controversé de mines antipersonnel à Kiev. Washington espère ainsi contribuer à ralentir la progression des troupes de Moscou, mais cette décision ne risque-t-elle pas de provoquer une nouvelle escalade ? Décryptage d'un choix lourd de conséquences...

C’est un nouveau cap qui vient d’être franchi dans le soutien américain à l’Ukraine. Le président Joe Biden a en effet donné son accord pour fournir des mines terrestres antipersonnel à Kiev, une décision lourde de conséquences dans ce conflit qui ne cesse de s’enliser.

Une mesure destinée à freiner l’avancée russe

Selon plusieurs responsables de l’administration américaine cités par la presse, ces mines “non persistantes” ont vocation à ralentir la progression des troupes russes dans l’Est de l’Ukraine, où la situation sur le front se dégrade pour Kiev. L’objectif est clair : contribuer à enrayer l’avancée de Moscou en rendant le terrain impraticable.

En contrepartie de cet accord, l’Ukraine se serait engagée à n’utiliser ces engins que sur son propre territoire, en évitant les zones peuplées par les civils. Une condition qui soulève néanmoins des questions sur la faisabilité d’un tel engagement dans le chaos du champ de bataille.

Des mines “intelligentes” mais toujours dangereuses

Si Washington insiste sur le caractère “non persistant” de ces mines, équipées d’un dispositif d’autodestruction ou d’autodésactivation après un certain temps, il n’en reste pas moins que ces armes restent particulièrement meurtrières.

Les mines antipersonnel sont des armes aveugles qui frappent sans distinction les combattants et les populations civiles.

Malgré leurs supposés mécanismes de “sécurité”, la réalité montre qu’elles demeurent actives durant des décennies après les conflits, causant des blessures terribles et entravant le retour à une vie normale pour les communautés touchées.

Un choix controversé sur le plan diplomatique

Au-delà de l’aspect humanitaire, cette décision de l’administration Biden apparaît également contestable sur le plan diplomatique. Rappelons que les États-Unis, comme la Russie d’ailleurs, n’ont pas signé le Traité d’Ottawa de 1997 interdisant la production, le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel.

En autorisant l’envoi de ces armes à l’Ukraine, Washington s’expose donc à des critiques sur la scène internationale, certains y voyant une forme d’hypocrisie et un deux poids deux mesures dans le discours américain sur le respect du droit humanitaire.

Le risque d’une escalade incontrôlable

Enfin, et c’est sans doute le point le plus préoccupant, ce feu vert de Biden à l’utilisation de mines antipersonnel fait craindre un nouveau palier dans l’escalade militaire en Ukraine. Moscou y verra très certainement une provocation appelant une réponse ferme.

Dans un conflit où la surenchère semble être devenue la norme, on peut légitimement s’inquiéter des conséquences potentiellement désastreuses d’une telle décision. Le risque est grand de voir les deux camps franchir de nouvelles lignes rouges, avec à la clé une intensification des combats et son cortège de souffrances pour les populations.

Un choix lourd de sens à l’approche d’une échéance cruciale

Il est difficile de ne pas faire le lien entre cette annonce et l’élection de Donald Trump à la présidence américaine. Tout se passe comme si l’administration Biden, consciente que ses jours à la Maison Blanche sont comptés, cherchait à marquer des points avant le passage de relais.

En donnant son feu vert à l’envoi de ces armes controversées, le président démocrate semble vouloir laisser une empreinte dans ce dossier ukrainien et ne pas ménager ses efforts pour contrer l’avancée russe, quitte à franchir certaines lignes éthiques. Une manière aussi peut-être de lier les mains de son successeur sur ce sujet brûlant.

En conclusion, l’accord donné par Joe Biden pour livrer des mines antipersonnel à l’Ukraine marque indéniablement un tournant dans le soutien américain à Kiev. Si l’objectif affiché est de freiner la progression russe, cette décision soulève de nombreuses interrogations, tant sur le plan humanitaire que diplomatique.

Dans un contexte déjà explosif, ce choix pourrait bien se révéler contre-productif et contribuer à une escalade incontrôlée du conflit. Une chose est sûre : loin des déclarations optimistes sur une possible désescalade, cette annonce confirme que la guerre en Ukraine est malheureusement loin d’avoir livré tous ses développements tragiques.

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