C’était l’un des grands espoirs de médailles pour la France lors de ces Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais force est de constater que l’escrime tricolore n’a pas répondu présent, en dépit d’un soutien indéfectible du public français. Avec une seule médaille d’or remportée par les sabreuses Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer, le bilan est bien en-deçà des attentes. Comment expliquer une telle contre-performance ? Retour sur un parcours semé d’embûches.
Un cadre sublime mais des querelles en coulisses
Pourtant, tous les ingrédients semblaient réunis pour une moisson de médailles historique. Outre des athlètes talentueux et expérimentés, les épreuves d’escrime se déroulaient dans l’écrin majestueux du Grand Palais. Un cadre idyllique qui a attiré chaque jour près de 7000 spectateurs enthousiastes, prêts à pousser derrière leurs champions. Las, les différentes armes françaises ont multiplié les déconvenues, souvent pour de mauvaises raisons.
En effet, l’escrime tricolore a été minée par des querelles internes et des dissensions, bien avant le début des Jeux. Des conflits qui ont pollué la préparation des athlètes et ont eu des répercussions directes sur leurs performances. Un contexte délétère qui a totalement occulté les belles promesses entrevues.
Le rayon de soleil des sabreuses
Dans ce tableau assez sombre, les sabreuses ont apporté une belle éclaircie en remportant l’or et l’argent en individuel, grâce au doublé de Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer. Un authentique exploit qui a fait chavirer le Grand Palais. Un grand moment d’émotion et de communion avec le public, qui restera comme l’un des temps forts de ces Jeux pour l’escrime française.
L’épée féminine frôle l’exploit
Autre motif de satisfaction : la belle performance des épéistes. Avec l’argent en individuel pour Auriane Mallo-Breton et par équipes, elles ont démontré un bel esprit de corps et de combativité. Même si la frustration prévaut avec deux défaites en finale sur la mort subite, leur parcours force le respect et laisse entrevoir de belles promesses pour l’avenir.
Des fleurettistes en demi-teinte
En revanche, les fleurettistes ont livré des prestations plus mitigées, en deçà de leur potentiel. Après avoir remporté le bronze par équipes en début de quinzaine, ils n’ont pas su enchaîner et sont passés à côté de leur tournoi en individuel. Des performances décevantes qui illustrent les difficultés de l’escrime tricolore à jouer collectif et à sublimer les individualités.
Des leçons à tirer pour l’avenir
Au final, le bilan de l’escrime française aux JO de Paris est correct mais loin des espoirs de triomphe. Avec 7 médailles dont une seule en or, les Bleus ont certes égalé leur total de Tokyo, mais le goût est amer. Le sentiment d’un gâchis et d’une occasion manquée prédomine, au regard des dissensions internes qui ont pollué le parcours. Des querelles coupables, alors que le public a répondu présent de bout en bout pour soutenir ses champions.
Ce n’est pas le résultat escompté, il va falloir tirer les leçons et repartir sur de nouvelles bases en vue des prochaines échéances.
Bruno Gares, Président de la Fédération Française d’Escrime
Un électrochoc semble nécessaire pour relancer une dynamique positive et restaurer l’unité au sein de l’escrime tricolore. Cela passera sûrement par des remises en question, individuelles et collectives. Avec l’espoir que les hauts et les bas de ces Jeux serviront de déclic pour aborder la suite avec davantage de sérénité et d’ambitions partagées. Car le potentiel est là. A l’escrime française de retrouver le droit chemin pour le sublimer, à l’image du soutien inconditionnel de son public.