À quelques jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’effervescence monte au Village Olympique de Saint-Denis. Mais alors que les derniers préparatifs battent leur plein, une inquiétante série de vols vient ternir l’atmosphère festive de ce grand rassemblement sportif. Malgré un dispositif de sécurité exceptionnel déployé pour l’occasion, plusieurs athlètes et membres des délégations ont été victimes de larcins troublants au cœur même de ce lieu normalement sanctuarisé.
Des vols répétés sans effraction
Depuis l’emménagement des sportifs et de leurs encadrements dans ce complexe de 52 hectares à cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis, cinq plaintes pour vols ont officiellement été déposées. Des « faits mineurs » supplémentaires ont également été constatés. Des incidents d’autant plus surprenants qu’aucune trace d’effraction n’a été relevée, et que seuls les accrédités – athlètes, staffs, personnels dûment contrôlés – sont autorisés à pénétrer dans l’enceinte du Village.
3000 euros de préjudice pour un rugbyman japonais
Parmi les victimes, un rugbyman de l’équipe nippone a eu la désagréable surprise de constater la disparition d’une alliance, d’un collier et de numéraire pour un montant total estimé à 3000 euros. Selon ses dires, sa chambre aurait été entièrement fouillée durant son absence, sans qu’aucun signe d’intrusion ne soit décelé. La veille, c’est l’entraîneur du hockey australien qui s’était plaint du vol et de l’utilisation frauduleuse de sa carte bancaire, là encore dérobée dans ses appartements olympiques.
Les forces de l’ordre absentes du Village
Paradoxalement, pour des raisons de tranquillité et de respect de la vie privée des résidents, aucun policier en uniforme ne patrouille à l’intérieur du site. Même la présence d’agents en civil y est proscrite. La sécurité y est assurée en interne par les équipes de chaque délégation, qui avisent les organisateurs en cas de problème. Ces derniers contactent alors si nécessaire le poste de police temporaire installé à proximité, qui peut intervenir rapidement pour les premières constatations et recueillir les plaintes.
Des enquêtes sous haute surveillance
Mais les investigations s’annoncent délicates dans cet espace international protégé. La vidéosurveillance y est limitée pour préserver l’intimité des athlètes, et ceux-ci ne sont pas toujours enclins à livrer des informations. En cas d’affaire sensible, c’est la Police Judiciaire qui prend le relais, sous la houlette du parquet de Bobigny. Avec le risque d’une fuite dans la presse, toujours préjudiciable à l’image des Jeux.
Il est certain que nous aurions préféré faire l’impasse sur ce genre de désagréments. Mais nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités pour faire la lumière sur ces actes regrettables qui ne doivent pas occulter la magie de l’événement.
– Tony Estanguet, Président du Comité d’Organisation des JO
Alors que les compétitions débutent et que les projecteurs du monde entier sont braqués sur Paris, le comité d’organisation se serait bien passé de cette publicité embarrassante. Les enquêteurs vont devoir faire preuve de célérité et de discrétion pour identifier les auteurs de ces vols à répétition sans précédent dans l’histoire des villages olympiques. Une mission complexe pour rassurer les 14 000 résidents temporaires et permettre à la fête du sport de battre son plein.
