C’était l’évènement le plus attendu de l’année 2024 : la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Mais celle-ci n’a pas fait l’unanimité, c’est le moins qu’on puisse dire. Au cœur de la polémique : une mise en scène pour le moins originale et clivante de la Révolution française. Retour sur ce moment fort qui a enflammé les réseaux sociaux et le monde politique.
Une Marie-Antoinette décapitée qui chante, symbole explosif
Le tableau le plus marquant (et décrié) de cette cérémonie restera sans conteste l’apparition d’une fausse Marie-Antoinette décapitée, entonnant à pleins poumons le célèbre chant révolutionnaire “Ah ça ira”. De quoi choquer les âmes sensibles et provoquer l’ire des défenseurs de la monarchie. Mais était-ce vraiment une provocation gratuite ou au contraire un hommage à la République française, née dans le sang et la violence ? Les avis divergent.
Réactions indignées à droite et à l’extrême-droite
Sans surprise, les personnalités classées à droite de l’échiquier politique ont crié au scandale et dénoncé une “réécriture honteuse” de l’Histoire de France. Pour eux, mettre en scène de manière positive ce moment sanglant relève de la pure propagande.
C’est une insulte à tous les Français attachés à leur histoire et à la monarchie. On ne peut pas tourner en dérision ce drame.
a fustigé un député LR
La gauche plus partagée
A gauche en revanche, cette séquence a reçu un accueil plus mitigé. Si certains y voient un formidable pied-de-nez à l’histoire officielle, en phase avec “l’esprit frondeur français”, d’autres comme Jean-Luc Mélenchon regrettent une mise en scène potentiellement blessante :
Je n’ai pas aimé la moquerie sur la Cène chrétienne. Je demande : à quoi bon risquer de blesser les croyants ?
s’est interrogé le leader LFI dans son blog.
L’art peut-il tout se permettre ?
Au-delà des clivages politiques, cette polémique soulève la question épineuse de la liberté d’expression artistique et de ses limites. A partir de quand la création devient-elle provocation ? Le spectacle vivant doit-il se censurer pour ne heurter personne ? Un dilemme cornélien.
Une chose est sûre : en choisissant un thème aussi sensible que la Révolution pour son show d’ouverture, Paris 2024 ne pouvait que déchaîner les passions. Reste à savoir si le buzz ainsi généré, même négatif, ne servira pas la notoriété de ces Jeux qui se veulent “spectaculaires et populaires”. Seul l’avenir le dira.
En attendant, cette cérémonie mémorable aura au moins eu le mérite de raviver le débat autour de notre Histoire et de l’héritage controversé de 1789. Pas si mal pour un show à vocation sportive, censé rassembler plutôt que diviser. Les Jeux de Paris s’annoncent déjà passionnants, dans tous les sens du terme.
