Le dimanche 30 décembre 2023, l’Amérique a perdu l’un de ses plus grands leaders moraux avec le décès de Jimmy Carter à l’âge de 98 ans. Au-delà de son mandat présidentiel, Carter laisse derrière lui un héritage profondément ancré dans sa foi chrétienne et son engagement indéfectible envers les droits de l’Homme.
Un président guidé par sa foi
Né en 1924 dans la petite ville de Plains en Géorgie, Jimmy Carter a grandi dans une famille baptiste pratiquante. Sa foi a façonné sa vision du monde et guidé ses choix tout au long de sa vie, y compris pendant sa présidence de 1977 à 1981.
Élu dans le sillage du scandale du Watergate et de la guerre du Vietnam, Carter incarnait pour beaucoup d’Américains un retour à l’intégrité et aux valeurs morales. Son style de leadership humble et compassionnel contrastait avec la politique de l’époque.
« On ne peut pas dissocier ses croyances religieuses de son engagement public », déclarait Carter en 1978, tout en soulignant l’importance de ne pas imposer ses convictions aux autres.
Un évangélique progressiste
Fervent baptiste, Carter défendait pourtant des idées progressistes, à contre-courant de la droite religieuse conservatrice qui montait en puissance à l’époque. Il soutenait les droits des femmes, la protection de l’environnement et la justice sociale.
Malgré les pressions, il est resté fidèle à ses valeurs. Son mandat a été marqué par des avancées majeures comme l’éducation, l’énergie propre et surtout les accords de paix de Camp David entre Israël et l’Égypte en 1978.
L’héritage d’un « meilleur ex-président »
Après sa défaite face à Ronald Reagan en 1980, Jimmy Carter aurait pu se retirer de la vie publique. Au lieu de cela, il est devenu ce que beaucoup considèrent comme le « meilleur ex-président » de l’histoire américaine.
À travers le Carter Center qu’il a fondé avec son épouse Rosalynn, il s’est investi sans relâche dans des causes humanitaires à travers le monde : lutte contre les maladies, promotion de la paix, défense des droits de l’Homme. Son engagement lui a valu le prix Nobel de la Paix en 2002.
« La foi de Jimmy Carter a façonné non seulement sa présidence mais toute une vie de service et de compassion », souligne un historien proche de la famille Carter.
Un modèle d’humilité et d’humanité
Jusqu’à un âge avancé, Carter a continué à enseigner l’école du dimanche dans son église baptiste de Plains. Chaque semaine, des visiteurs du monde entier se pressaient pour écouter ses leçons empreintes de sagesse et de bienveillance.
Au-delà de sa foi, c’est son humanité qui marquait les esprits. Carter traitait chacun, du chef d’État au simple citoyen, avec la même écoute et le même respect. Son sourire chaleureux et sa bonté transparaissaient dans chacun de ses gestes.
Avec la disparition de Jimmy Carter, l’Amérique perd un grand homme d’État mais surtout un modèle d’intégrité, de compassion et de foi en action. Son héritage inspirera encore longtemps tous ceux qui aspirent à un leadership guidé par des valeurs humanistes et une éthique inébranlable.
