Alors que l’Espagne traverse une période sombre suite aux inondations meurtrières qui ont dévasté le pays, un rayon de lumière émerge au cœur du chaos. Tels des anges gardiens, les jeunes de la génération “Z”, souvent décriés comme apathiques et dépendants des écrans, ont démontré toute l’étendue de leur solidarité en se mobilisant massivement pour venir en aide aux sinistrés.
Des centaines de jeunes engagés sur le terrain
Dès les premières heures suivant la catastrophe, qui a fait plus de 200 morts et près de 90 disparus selon des sources proches des autorités, les jeunes volontaires n’ont pas hésité à prendre les choses en main. Munis de bottes, d’outils et de sacs remplis de provisions, ils ont afflué vers les zones sinistrées, bravant la boue et les débris pour apporter leur soutien.
“Des centaines, peut-être des milliers de jeunes sont venus, et ils ont été formidables”, témoigne Noelia Sáez, une habitante de Catarroja près de Valence. Face à l’ampleur des dégâts, cette mobilisation spontanée de la jeunesse a été un véritable baume au cœur pour les sinistrés.
Au-delà des préjugés, un engagement sans faille
Loin des clichés les dépeignant comme individualistes et déconnectés, les jeunes ont fait preuve d’un altruisme remarquable. “Les plus âgés diront toujours que les nouvelles générations sont pires, mais là, on nous a donné notre chance, et on a répondu présent”, souligne Angela Noblejas, étudiante en génie industriel de 19 ans.
Pendant des jours, Angela et ses amis ont participé sans relâche aux opérations de nettoyage, apportant produits d’entretien, bottes imperméables et protections contre la boue nocive. Un engagement physique et mental pour ces jeunes déterminés à faire la différence.
Nous nous soucions de la société, on n’est pas toujours sur nos téléphones comme certains le pensent.
Gisela Huguet, étudiante de 19 ans
Écrire l’Histoire et transmettre des valeurs
Pour beaucoup de ces jeunes, l’engagement est aussi un moyen de s’inscrire dans l’Histoire. Angela se souvient des récits de son grand-père sur la terrible crue de 1957 à Valence. Aujourd’hui, c’est elle qui écrit sa propre page :
Le fait d’être allée sur place, d’avoir aidé, c’est mieux que de devoir dire à mes futurs enfants que je suis restée à la maison sans rien faire.
Angela Noblejas
Cette mobilisation exceptionnelle de la jeunesse espagnole restera dans les mémoires. Face à l’adversité, ils ont su se hisser au rang de héros du quotidien, faisant fi des préjugés pour se consacrer pleinement à ceux qui en avaient besoin. Une belle leçon d’humanité et de solidarité dont nous pouvons tous nous inspirer.
Vers une nouvelle image de la jeunesse ?
Cette vague de solidarité sans précédent pourrait bien changer durablement la perception de la génération Z. José Antonio López-Guitián, comédien de 61 ans, reconnaît que si les jeunes peuvent parfois paraître “mous”, c’est avant tout le reflet d’une époque différente de la sienne.
Ils n’ont pas souvent l’occasion de faire quelque chose de significatif. Là, pendant quelques jours, ils ont eu un véritable objectif : aider.
José Antonio López-Guitián
Teresa Gisbert, 62 ans, dont la maison a été ravagée par les inondations à Sedavi, ne tarit pas d’éloges sur ces jeunes volontaires qui lui ont apporté nourriture et soutien : “Ce sont des anges”.
Au-delà des actions concrètes sur le terrain, c’est peut-être aussi notre regard sur la jeunesse qui sort transformé de cette épreuve. Face aux défis immenses auxquels notre société doit faire face, de la crise climatique aux inégalités croissantes, nous avons plus que jamais besoin de cette énergie, de cet optimisme et de cette soif d’engagement dont les jeunes espagnols ont fait la brillante démonstration.
Alors que l’Espagne panse encore ses plaies, il nous appartient de saluer et d’encourager ces élans de solidarité qui transcendent les générations. Car c’est main dans la main, jeunes et moins jeunes, que nous pourrons bâtir une société plus résiliente, plus juste et plus humaine.