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Jérusalem Est : Fermeture des Écoles de l’UNRWA

À Jérusalem Est, des écoles de l’UNRWA ferment sous ordre israélien, laissant 800 enfants sans éducation. Une décision controversée qui choque. Que va-t-il se passer ?

Imaginez un matin où des enfants, cartable sur le dos, se retrouvent face à une porte d’école scellée, entourés de forces armées. C’est la réalité qu’ont vécue des centaines d’élèves palestiniens à Jérusalem Est, dans le camp de réfugiés de Shuafat, le 8 mai 2025. Cette fermeture brutale des écoles gérées par l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) soulève des questions brûlantes : pourquoi priver des enfants de leur droit à l’éducation ? Quels sont les enjeux derrière cette décision, et quelles conséquences pour une génération déjà marquée par le conflit ?

Une Fermeture qui Secoue Jérusalem Est

Ce jeudi matin, les forces israéliennes ont encerclé trois écoles de l’UNRWA dans le camp de Shuafat, à Jérusalem Est. Les élèves, âgés de 6 à 15 ans, ont été expulsés des lieux, certains en larmes, sous le regard choqué des enseignants et des parents. Des ordres de fermeture, placardés sur les portes, interdisaient toute activité éducative, arguant d’un manque d’autorisation officielle. Cette décision, loin d’être un simple acte administratif, s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et l’UNRWA, accusée par les autorités israéliennes d’être infiltrée par des membres du Hamas.

« Un moment traumatisant pour les jeunes enfants qui risquent de perdre l’accès à l’éducation immédiatement. » – Directeur de l’UNRWA en Cisjordanie

L’UNRWA : Une Agence au Cœur de la Controverse

Créée en 1949 par l’ONU, l’UNRWA joue un rôle crucial pour les réfugiés palestiniens. Elle gère des écoles, des centres de santé et des services sociaux à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem Est et dans d’autres pays de la région. À Shuafat, six de ses écoles accueillent environ 800 élèves, offrant un semblant de stabilité dans un environnement marqué par l’occupation et les restrictions. Mais depuis les attaques du 7 octobre 2023, l’agence est sous le feu des critiques israéliennes.

Les autorités israéliennes estiment que 10 % des employés de l’UNRWA auraient des liens avec le Hamas, certains étant même accusés d’avoir participé aux attaques de 2023. Une enquête interne de l’ONU a conduit au licenciement de neuf employés sur un total de 30 000, mais cela n’a pas apaisé les tensions. En janvier 2025, une loi israélienne a interdit les activités de l’UNRWA sur le sol israélien, une mesure qui a culminé avec la fermeture des écoles de Shuafat.

Un Impact Dévastateur sur les Enfants

Pour les 550 élèves présents ce matin-là, la fermeture des écoles est plus qu’une interruption scolaire : c’est un traumatisme. Les images d’enfants en pleurs, se serrant dans les bras avant de quitter les lieux, ont marqué les esprits. Mais au-delà de l’émotion, c’est l’accès à l’éducation qui est en jeu. Les écoles de l’UNRWA offrent un enseignement adapté aux réalités des réfugiés palestiniens, intégrant leur histoire et leur culture. Les alternatives proposées par les autorités israéliennes – des écoles à Jérusalem – posent problème.

Pour rejoindre ces établissements, les élèves doivent franchir des points de contrôle souvent bondés et imprévisibles. Les parents craignent pour leur sécurité, et beaucoup doutent que leurs enfants soient acceptés dans ces écoles. Comme l’a souligné un responsable de l’UNRWA, « les enfants risquent de se retrouver sans éducation, dans un contexte où l’école est souvent leur seul refuge ».

  • 550 élèves directement affectés par la fermeture des trois écoles.
  • Points de contrôle : un obstacle majeur pour accéder aux écoles alternatives.
  • Perte d’un espace sécurisé pour les enfants réfugiés.

Les Réactions : Entre Condamnation et Impuissance

La décision a provoqué une vague d’indignation. L’Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a qualifié la fermeture de « violation du droit des enfants à l’éducation ». Son ministère de l’Éducation est allé plus loin, dénonçant un « crime » et appelant la communauté internationale à intervenir. Mais face à la détermination israélienne, ces appels semblent, pour l’instant, rester sans écho.

Un Contexte Explosif

La fermeture des écoles s’inscrit dans un contexte régional tendu. À Gaza, le blocus se poursuit, aggravant une crise humanitaire déjà critique. En Cisjordanie, les tensions entre colons israéliens et Palestiniens sont à leur comble. À Jérusalem Est, annexée par Israël en 1967, chaque décision concernant les Palestiniens est hautement symbolique. En ciblant l’UNRWA, Israël envoie un message clair : l’agence, perçue par certains comme un soutien implicite à la cause palestinienne, est dans le collimateur.

Mais cette stratégie a un coût. En privant des enfants d’éducation, Israël risque d’alimenter un sentiment d’injustice et de frustration, susceptible d’attiser les tensions à long terme. Comme le souligne un observateur, « priver une génération d’éducation, c’est semer les graines d’un conflit encore plus profond ».

Quelles Solutions pour l’Avenir ?

Face à cette crise, plusieurs pistes émergent, bien que leur mise en œuvre soit incertaine :

  1. Dialogue avec les autorités israéliennes : L’UNRWA pourrait négocier pour obtenir des autorisations temporaires, mais cela semble compromis par la loi de janvier 2025.
  2. Éducation alternative : Des cours en ligne ou des écoles informelles pourraient être organisés, mais ils ne remplaceront pas l’environnement structuré d’une école.
  3. Pression internationale : Une mobilisation plus forte de l’ONU ou de pays tiers pourrait faire fléchir la position israélienne, mais cela reste hypothétique.

Pour l’instant, les enfants de Shuafat se retrouvent dans une impasse. Leurs parents, déjà confrontés aux défis de la vie sous occupation, doivent désormais trouver des moyens de préserver leur droit à l’éducation. Cette situation soulève une question fondamentale : dans un conflit aussi complexe, comment protéger les plus vulnérables ?

Un Symbole de Résilience

Malgré les obstacles, les Palestiniens de Jérusalem Est ont toujours fait preuve de résilience. Les écoles de l’UNRWA, bien plus que des lieux d’apprentissage, sont des symboles d’espoir et de résistance culturelle. Leur fermeture, bien que brutale, ne mettra pas fin à cette détermination. Des initiatives communautaires, comme des cours improvisés ou des bibliothèques itinérantes, commencent déjà à émerger, portées par des enseignants et des parents unis par un même objectif : offrir un avenir à leurs enfants.

Cette crise, bien que dramatique, met en lumière une vérité universelle : l’éducation est une arme puissante, capable de transcender les conflits. En privant des enfants de cet outil, on ne fait qu’alimenter un cycle de violence et d’injustice. À Shuafat, chaque cartable abandonné devant une porte scellée raconte une histoire de lutte, mais aussi d’espoir.

Impact Conséquences
Fermeture des écoles 550 élèves sans accès à l’éducation
Points de contrôle Risques pour la sécurité des enfants
Traumatisme Impact psychologique sur les élèves

En attendant une solution durable, la communauté de Shuafat continue de se battre. Chaque jour, des parents et des enseignants se réunissent pour discuter, planifier et espérer. Leur message est clair : l’éducation est un droit inaliénable, et ils ne baisseront pas les bras. Mais pour combien de temps pourront-ils tenir face à des pressions aussi écrasantes ? L’avenir des enfants de Jérusalem Est repose désormais entre les mains d’une communauté internationale souvent divisée.

Ce 8 mai 2025 restera gravé dans la mémoire des habitants de Shuafat. Une porte scellée, des enfants en pleurs, et un avenir incertain : voilà le tableau d’une crise qui dépasse les simples murs d’une école. C’est un appel à réfléchir sur les conséquences de nos choix collectifs, et sur la place que nous accordons aux plus vulnérables dans un monde en proie aux conflits.

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