C’est un véritable séisme politique qui secoue actuellement la 6e circonscription de l’Essonne. Jérôme Guedj, figure socialiste locale et ancien de SOS Racisme, pensait mener une campagne des législatives partielles en terrain conquis. C’était sans compter sur l’émergence d’une candidature dissidente portée par nulle autre que son ancienne suppléante de longue date, Hella Kribi-Romdhane, soutenue par Génération.s et la France Insoumise.
25 ans de compagnonnage politique volent en éclats
Sur Twitter, Jérôme Guedj a exprimé sa “tristesse” face à cette candidature surprise, évoquant “25 ans de militantisme ensemble”. Une collaboration de longue haleine qui semblait présager un soutien indéfectible. Mais les divergences idéologiques ont fini par avoir raison de leur entente.
Tristesse ! Une candidature dissidente face à moi, portée par ma suppléante (25 ans de militantisme ensemble). Seul motif : le refus de comprendre mon combat pour des valeurs.
– Jérôme Guedj, sur Twitter
Une campagne sous haute tension
Cette confrontation inattendue promet une campagne électrique dans cette circonscription essonienne. D’un côté, Jérôme Guedj peut compter sur le soutien de l’ensemble des forces de gauche, hors France Insoumise. De l’autre, Hella Kribi-Romdhane entend incarner “l’espoir du Nouveau Front Populaire”, avec l’appui de Génération.s et des Insoumis.
Au-delà des questions de personnes, ce sont deux lignes politiques qui s’affrontent. Tandis que Jérôme Guedj défend un socialisme modéré et ouvert, sa concurrente prône une gauche plus radicale et contestataire. Un clivage qui reflète les fractures traversant actuellement la gauche française.
L’issue du scrutin en suspens
Difficile à ce stade de prédire qui de Jérôme Guedj ou d’Hella Kribi-Romdhane l’emportera dans les urnes. Si l’ancrage local et l’expérience du premier peuvent jouer en sa faveur, la dynamique militante impulsée par la seconde est loin d’être négligeable. Une chose est sûre : les électeurs de gauche auront un choix décisif à faire.
Cette élection revêt également un caractère symbolique fort. Au-delà de l’Essonne, elle sera scrutée comme un test de la capacité de la gauche à surmonter ses divisions et à se rassembler en vue des échéances nationales à venir. Un enjeu crucial pour un camp qui peine depuis plusieurs années à parler d’une seule voix.
Des répercussions nationales ?
Si une victoire de Jérôme Guedj viendrait conforter le Parti socialiste dans son rôle de pivot de la gauche modérée, un succès d’Hella Kribi-Romdhane donnerait un coup d’accélérateur aux ambitions de Génération.s et de la France Insoumise. De quoi rebattre les cartes à l’aube de la présidentielle de 2027.
Quoi qu’il en soit, cette législative partielle s’annonce d’ores et déjà comme un moment fort de la vie politique française. Elle mettra à l’épreuve la solidité des fidélités politiques, la pertinence des orientations stratégiques et la capacité de la gauche à parler aux électeurs. Rendez-vous dans les urnes pour connaître le verdict des citoyens.
