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Jérôme Cahuzac, l’ex-ministre condamné, revient en politique

L'ex-ministre Jérôme Cahuzac, condamné pour fraude fiscale, fait son retour en politique en se présentant aux législatives en Lot-et-Garonne. Une candidature qui ne manque pas de faire polémique, 5 ans après sa condamnation. Découvrez les réactions et enjeux de ce come-back inattendu !

C’est une annonce qui n’est pas passée inaperçue dans le paysage politique français. Jérôme Cahuzac, ancien ministre délégué au Budget sous François Hollande, a déclaré sa candidature aux prochaines élections législatives dans le Lot-et-Garonne, sous l’étiquette « centre gauche ». Un retour sur le devant de la scène qui suscite de vives réactions, 5 ans après sa condamnation pour fraude fiscale.

Une candidature inattendue et polémique

Rappelons les faits. En 2013, des révélations du site Mediapart mettent en lumière l’existence d’un compte caché à l’étranger appartenant à Jérôme Cahuzac, alors ministre du Budget. Après avoir nié « les yeux dans les yeux » devant les députés, il finit par avouer et démissionne. S’ensuit un long feuilleton judiciaire qui aboutit en 2018 à sa condamnation à 4 ans de prison dont 2 avec sursis pour fraude fiscale et blanchiment. Il écope également de 5 ans d’inéligibilité.

Mais voilà qu’il refait surface, arguant avoir « purgé sa peine » et ne s’interdisant « rien ». Une candidature mal accueillie par une partie de la classe politique et de l’opinion. Beaucoup s’indignent de ce retour et dénoncent le culot de l’ancien ministre condamné :

Il est clair que je ne m’interdis rien

– Jérôme Cahuzac sur France Inter

Les réactions politiques

À droite comme à gauche, les réactions oscillent entre stupéfaction et colère :

  • Pour Les Républicains, il s’agit d’une « provocation » démontrant un « mépris des Français ».
  • Au Rassemblement National, Jordan Bardella évoque une « honte » et une « indécence ».
  • La France Insoumise rappelle que Cahuzac a « menti devant la représentation nationale ».

Même dans son ancien camp socialiste, les soutiens se font rares. Certains cadres rappellent que l’affaire Cahuzac fut « désastreuse pour la gauche » et jugent ce come-back « indéfendable ». Son ancien collègue Michel Sapin confie son « malaise » et son incompréhension.

« J’assume mes responsabilités » répond Cahuzac

Face à ce tir de barrage, l’ancien ministre assure avoir « payé le prix fort » et vouloir désormais « servir [son] territoire ». Loin de s’excuser, il estime « légitime » son retour en politique :

J’ai été lourdement sanctionné par la justice. J’ai fait ce que j’avais à faire, j’assume mes responsabilités. Maintenant, je veux me rendre utile.

– Jérôme Cahuzac

Un test grandeur nature pour la moralisation de la vie politique

Au-delà de la personne de Jérôme Cahuzac, cette candidature pose la question de la rédemption des élus condamnés. Combien de temps doivent-ils rester éloignés de la politique ? Peuvent-ils revenir comme si de rien n’était ?

La loi de moralisation de 2017 a certes durci les peines d’inéligibilité pour les élus fautifs. Mais certains s’interrogent sur son efficacité face à des personnalités n’hésitant pas à braver l’opprobre. En se représentant, Cahuzac met aussi à l’épreuve les exigences d’exemplarité réclamées par les Français.

Les Lot-et-Garonnais auront à trancher en votant en conscience en juin. Mais cette candidature surprise ne manquera pas d’alimenter les débats sur la probité des élus et le devoir d’exemplarité des responsables publics. Une équation encore loin d’être résolue.

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