ActualitésPolitique

Jean-Marie Le Pen : Une dernière demeure dans son port d’attache breton

Jean-Marie Le Pen a été inhumé à La Trinité-sur-Mer, loin des polémiques parisiennes. Un dernier hommage émouvant dans la discrétion de sa ville natale bretonne. Découvrez les témoignages de ceux qui l'ont côtoyé dans son port d'attache.

C’est dans la discrétion de son village natal breton que Jean-Marie Le Pen a été inhumé ce samedi. Loin du tumulte parisien et des polémiques qui ont jalonné sa carrière politique, le fondateur du Front National a rejoint sa dernière demeure à La Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan. Un lieu symbolique pour celui qui aimait venir s’y ressourcer et naviguer, tel un bon marin, quand il n’était pas pris dans les remous de la vie publique.

« Il n’était pas vraiment Le Pen lorsqu’il venait ici »

C’est dans l’église où il fut enfant de chœur que la cérémonie s’est déroulée, en présence de sa famille et de quelques fidèles. Un lieu chargé de souvenirs pour Jean-Marie Le Pen, qui y avait assisté il y a deux ans aux obsèques de l’un de ses proches amis, puis au mariage de sa petite-fille à l’été 2023. Depuis, son état de santé ne lui avait plus permis de revenir dans ce port prisé des Parisiens, devenu au fil des ans son refuge estival.

« Quand il venait ici, ce n’était pas vraiment Le Pen, confie l’un de ses anciens conseillers. C’était Jean-Marie, pas l’animal politique. » Un constat partagé par ce photographe du cru : « Lorsqu’on faisait des dîners, il ne parlait jamais politique. Il savait raconter des histoires extraordinaires sur La Trinité. »

Un marin respecté par les Trinitains

Véritable enfant du pays, Jean-Marie Le Pen vouait une passion pour la mer. Bon marin, il aimait naviguer au large de La Trinité-sur-Mer dès que son agenda le lui permettait. « Il venait ici pour prendre un bol d’air breton, loin du tumulte parisien », se souvient Frank, un ami de la famille qui le fréquenta à Carnac, le village voisin.

Si La Trinité-sur-Mer ne fut jamais un bastion électoral du FN, les habitants respectaient cet illustre Trinitain, au-delà des clivages politiques. « On adhère ou pas à ses idées, mais ici c’était avant tout un enfant du pays », résume Stéphane, gérant du « bar-tab » local. Comme l’explique un commerçant du port, « il n’y avait pas de groupies ou d’attroupement quand il venait. On le servait en toute simplicité, comme n’importe quel client. »

C’est le Trinitain de cœur que la commune accueille aujourd’hui dans sa dernière demeure.

Yves Normand, maire de La Trinité-sur-Mer

La maison familiale, entre politique et vie privée

C’est dans une longère aux volets bleus que Jean-Marie Le Pen vit le jour en 1928. Une bâtisse dans laquelle il revenait régulièrement, pour des vacances en famille ou entre amis. « Quand on était mômes, ce n’était pas très confortable », se remémore Florent de Kersauson, conseiller régional RN et Trinitain. « J’ai l’impression que c’était surtout une maison de passage, où les copains venaient boire des coups », ajoute-t-il.

Si ce lieu symbolique fut parfois la cible de dégradations dans les années 1990, il n’en demeure pas moins l’ancrage breton de la famille Le Pen. Les filles et petits-enfants du tribun y séjournent encore régulièrement, perpétuant cette tradition familiale mêlant vie privée et engagement public.

C’est désormais aux côtés de ses parents, et non loin d’Alain Barrière dont il aimait fredonner « Ma vie », que Jean-Marie Le Pen repose. Un ultime retour aux sources, dans ce village qui l’a vu naître, s’épanouir et s’éclipser, le temps d’un été ou d’un week-end, de la vie politique nationale. La Trinité-sur-Mer, le port d’attache de celui qui aura marqué, par ses idées et ses excès, l’histoire politique française.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.