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Jean-Luc Mélenchon se prépare déjà pour une présidentielle anticipée

Jean-Luc Mélenchon mise tout sur une présidentielle anticipée. Le leader de LFI est persuadé que seul un retour aux urnes permettra de sortir de la crise politique actuelle. Ses équipes se préparent déjà dans l'ombre pour une élection qui n'est encore qu'hypothétique...

Alors que la France traverse une période de turbulences politiques sans précédent suite à la démission forcée du gouvernement Barnier, un homme se prépare déjà dans l’ombre à l’éventualité d’une élection présidentielle anticipée : Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France Insoumise mise en effet tout sur un retour rapide aux urnes, convaincu que c’est la seule issue pour sortir le pays de l’impasse.

Mélenchon persuadé d’une présidentielle imminente

Depuis la chute du gouvernement cet été, Jean-Luc Mélenchon ne cesse de le répéter : seule une dissolution de l’Assemblée Nationale et de nouvelles élections pourront dénouer la crise. Et visiblement, il est convaincu que ce scénario est sur le point de se réaliser. « Il faut se préparer et agir vite », aurait-il confié à ses proches selon une source bien informée.

Le chef de file des Insoumis verrait dans les appels à la démission d’Emmanuel Macron, qui émanent désormais d’une large partie de la classe politique, le signe annonciateur d’un retour anticipé aux urnes. « Même au sein de la majorité, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer le départ du Président », se réjouit-il en privé. Un enthousiasme qui tranche avec la position plus prudente du reste de la gauche.

Les Insoumis déjà en ordre de bataille

Loin d’attendre passivement l’hypothétique dissolution, les troupes de Jean-Luc Mélenchon se préparent d’ores et déjà activement à affronter le scrutin présidentiel. Selon nos informations, les Insoumis ont commencé à « quadriller » le pays pour rechercher les précieux parrainages d’élus indispensables pour se présenter. Un travail de fourmi mené dans la plus grande discrétion.

Autre signe qui ne trompe pas : le refus catégorique de Jean-Luc Mélenchon de participer aux discussions initiées par Emmanuel Macron avec les forces politiques. « Inutile de perdre du temps dans des négociations stériles. Les Français doivent trancher, et vite », martèle-t-il en coulisses. Pour lui, hors de question de cautionner un « rafistolage » de la majorité présidentielle.

Un pari risqué

Miser sur une présidentielle éclair est cependant un pari audacieux qui est loin de faire l’unanimité, y compris parmi ses alliés de gauche. Beaucoup craignent en effet que la stratégie de la terre brûlée ne se retourne contre eux. « En poussant Macron vers la sortie sans alternative crédible, on prend le risque de provoquer un rejet et de faire le jeu de l’extrême-droite », s’alarme en privé un cadre socialiste.

Mais Jean-Luc Mélenchon, lui, veut croire que son heure est venue. Fort de son score à la dernière présidentielle, il pense pouvoir s’imposer comme la figure centrale de la gauche et l’incarnation du « dégagisme » ambiant. Un positionnement qui pourrait cependant se heurter à une réalité plus complexe si l’élection venait réellement à se tenir dans les prochains mois.

Un plan à hauts risques

Car en dépit de l’activisme forcené des Insoumis, rien ne dit qu’une présidentielle anticipée verra bien le jour. Si Emmanuel Macron a paru ébranlé par la chute de son gouvernement et les appels à sa démission, il n’a pour l’heure jamais évoqué publiquement un possible départ. Son allocution post-censure n’a d’ailleurs pas levé les doutes sur ses intentions.

Surtout, rien ne garantit qu’en cas de dissolution, les électeurs plébisciteront les partis qui l’auront provoquée. Le risque est grand de voir l’électorat sanctionner ceux qui auront « rejoué le match » sans attendre la fin du quinquennat. Un écueil dont les adversaires de Jean-Luc Mélenchon ne manqueront pas de jouer pour l’accuser d’être un « va-t-en-guerre inconséquent ».

L’hypothèse d’une union de la gauche fragilisée

D’autant que la préparation en catimini d’une présidentielle par les Insoumis risque de compliquer un peu plus l’hypothèse d’une union de la gauche. En se positionnant d’emblée en favori, Jean-Luc Mélenchon envoie un message clair à ses éventuels partenaires : c’est derrière lui qu’il faudra se ranger en cas d’élection surprise.

Une posture hégémonique qui pourrait braquer les autres forces de gauche, déjà échaudées par la stratégie cavalier seul du tribun lors de la précédente séquence électorale. Socialistes, écologistes et communistes pourraient ainsi être tentés de faire bande à part pour ne pas se laisser imposer la candidature Mélenchon comme une évidence.

Autant d’inconnues qui rendent très incertaine la perspective d’un succès des Insoumis en cas de retour prématuré aux urnes. Mais qu’importe pour Jean-Luc Mélenchon, persuadé contre vents et marées qu’une élection éclair est la seule voie de salut pour son camp. À ce stade cependant, son pari relève plus du concours de circonstances que de la prescience politique. L’avenir dira s’il a vu juste ou s’il s’est fourvoyé dans un mirage présidentiel.

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