En 1996, un jeune perchiste français s’envolait au-dessus des barres à Atlanta, décrochant l’or olympique sous les yeux du monde. Près de trente ans plus tard, Jean Galfione revient sur le devant de la scène, non plus avec une perche à la main, mais avec une mission : transformer l’athlétisme français en machine à médailles. Son arrivée au sein de la cellule de haute performance marque un tournant pour la fédération, à l’aube des grands rendez-vous mondiaux.
Un Champion au Service de l’Athlétisme
À partir du 15 mai 2025, Jean Galfione intègre officiellement la cellule dédiée à la haute performance de la fédération française d’athlétisme. Cette nomination n’est pas anodine. Avec son palmarès – champion olympique en 1996 et recordman de France – il apporte une légitimité rare. Mais au-delà des médailles, c’est son expérience et sa vision qui sont attendues pour redynamiser les Bleus.
Sa mission ? Identifier les leviers pour propulser les athlètes français vers les sommets, avec un objectif clair : briller aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Pour y parvenir, Galfione ne compte pas rester derrière un bureau. Il sillonnera le terrain, des stades métropolitains aux pistes des Antilles, là où naissent nombre de talents tricolores.
Je suis fier de mettre mon expérience au service de la haute performance. Les prochains mois seront consacrés à aller à la rencontre des acteurs de notre sport.
Jean Galfione
Un Rôle Clé dans une Transition Douce
Si Galfione entre dès maintenant dans la danse, il ne prendra la tête de la cellule qu’après les Mondiaux de Tokyo (13 au 21 septembre 2025). D’ici là, c’est Romain Barras, actuel manager de la haute performance, qui reste aux commandes. Cette passation progressive garantit une continuité dans la préparation des championnats du monde, un rendez-vous crucial pour jauger le niveau des Bleus.
La fédération mise sur une Los Angeles 2028 comme horizon, mais Tokyo sera un test grandeur nature. Galfione, en coulisses, observera, analysera et posera les bases de sa stratégie. Une fois à la tête de la cellule, il héritera d’un dispositif déjà structuré, mais avec la lourde tâche de l’optimiser.
Les enjeux immédiats :
- Renforcer la préparation pour les Mondiaux de Tokyo.
- Identifier les talents émergents, notamment aux Antilles.
- Construire une stratégie à long terme pour 2028.
Les Antilles : Un Réservoir de Talents à Exploiter
Un des axes forts de la mission de Galfione est de se rendre aux Antilles, une région souvent négligée malgré son vivier de champions. Des sprinteurs aux sauteurs, les athlètes antillais ont régulièrement porté haut les couleurs de la France. Pourtant, les visites des cadres de la fédération y sont rares. Galfione veut changer la donne.
En allant à la rencontre des clubs, des entraîneurs et des jeunes pousses, il souhaite tisser un lien plus étroit avec ces territoires. Cette démarche s’inscrit dans une logique d’inclusion et de détection précoce des talents. Car pour briller à Los Angeles, il faudra élargir la base de recrutement et offrir aux pépites antillaises un encadrement digne de leur potentiel.
Une Légitimité Qui Fait Consensus
Le Directeur technique national, Frank Bignet, ne tarit pas d’éloges sur Galfione. Selon lui, le champion olympique arrive avec une « légitimité unique » et une approche pragmatique. Sa capacité à comprendre les exigences du haut niveau, forgée par des années de compétition, est un atout précieux. Mais ce qui impressionne, c’est son envie de s’impliquer sur le terrain.
Sa mission s’inscrit dans une dynamique d’écoute, d’analyse et d’action pour renforcer notre stratégie de performance.
Frank Bignet
Cette nomination intervient dans un contexte où l’athlétisme français cherche à rebondir. Après des JO de Paris 2024 en demi-teinte, la fédération veut redonner un élan à ses athlètes. Galfione, avec son aura et son expertise, semble être l’homme de la situation.
Vers une Nouvelle Ère pour l’Athlétisme Français
L’arrivée de Galfione n’est pas qu’un changement de casting. Elle symbolise une ambition : faire de l’athlétisme français une référence mondiale. Pour cela, il faudra innover, tant dans les méthodes d’entraînement que dans l’accompagnement des athlètes. Galfione, connu pour son obsession du détail, pourrait insuffler une rigueur nouvelle.
Son plan d’action reste à préciser, mais quelques pistes émergent déjà :
- Analyse fine des performances : Évaluer les forces et faiblesses des athlètes actuels.
- Coaching renforcé : Mettre en place des programmes individualisés.
- Détection précoce : Repérer les talents dès le plus jeune âge.
- Partenariats locaux : Collaborer avec les clubs antillais pour un suivi continu.
Les Défis de l’Horizon 2028
Les Jeux olympiques de Los Angeles sont dans trois ans, un délai à la fois long et court. Long, car il permet de bâtir une stratégie solide. Court, car le niveau mondial ne cesse de grimper. Des nations comme les États-Unis, la Jamaïque ou le Kenya dominent l’athlétisme, et la France devra jouer des coudes pour exister.
Galfione aura la lourde tâche de fédérer les talents, mais aussi de créer une dynamique collective. Car au-delà des médailles, c’est une culture de la gagne qu’il faudra instaurer. Son passé de compétiteur, où chaque détail comptait, pourrait faire la différence.
| Objectif | Moyen | Échéance |
|---|---|---|
| Optimiser la préparation | Programmes individualisés | 2026 |
| Détecter de nouveaux talents | Tournées régionales | 2025-2027 |
| Renforcer la cohésion | Stages collectifs | 2028 |
Un Héritage à Construire
Jean Galfione n’est pas seulement un champion du passé. Il incarne une passerelle entre les gloires d’hier et les ambitions de demain. En rejoignant la fédération, il prend un risque : celui de transformer un système parfois figé. Mais il a les cartes en main pour réussir.
Son premier défi sera de poser un diagnostic précis. Quels sont les freins actuels ? Comment maximiser le potentiel des athlètes ? En s’appuyant sur les clubs, les entraîneurs et les territoires ultramarins, il pourrait redessiner les contours de l’athlétisme français.
Et Après Tokyo ?
Les Mondiaux de Tokyo seront un moment charnière. Sous la houlette de Romain Barras, les Bleus viseront des médailles, mais aussi des certitudes. Galfione, en observateur attentif, tirera les leçons de cette compétition pour affiner sa feuille de route.
Une fois à la tête de la cellule, il aura les coudées franches pour imposer sa vision. Mais il devra aussi composer avec les attentes élevées des supporters et des instances. Car en France, l’athlétisme est plus qu’un sport : c’est un symbole d’excellence.
Un Pari sur l’Humain
Ce qui distingue Galfione, c’est son approche humaine. Il ne veut pas seulement des chiffres ou des médailles, mais une équipe soudée, portée par une ambition commune. En allant à la rencontre des athlètes, il mise sur l’écoute et la proximité pour bâtir la confiance.
Cette philosophie pourrait être la clé. Dans un sport où la différence se joue souvent dans la tête, créer un environnement positif est essentiel. Galfione, avec son vécu, sait ce que représente une médaille olympique. Il sait aussi le prix à payer pour l’atteindre.
En somme, l’arrivée de Jean Galfione est une nouvelle page pour l’athlétisme français. Entre héritage et innovation, il a trois ans pour façonner une équipe capable de rivaliser avec les meilleures nations. Le compte à rebours est lancé.
