L’affaire Castex prend une nouvelle tournure. Au lendemain de sa garde à vue dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds publics, l’actuel PDG de la RATP et ex-Premier ministre Jean Castex a tenu à faire part publiquement de sa « sérénité ». Les faits remontent à fin 2017, lorsque Castex présidait la communauté de communes de Conflent Canigo, dans les Pyrénées-Orientales.
Selon une source proche du dossier, l’enquête préliminaire vise l’octroi d’aides publiques à une entreprise de haute technologie. Jean Castex a été entendu jeudi pendant près de 10 heures par les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie à Montpellier. Trois autres personnes, deux anciens vice-présidents et le directeur général des services de la collectivité, ont également été auditionnées.
Castex affirme n’avoir « commis aucune infraction »
Au sortir de sa garde à vue, aucune mise en examen n’a été prononcée à l’encontre de Jean Castex. Ce dernier a assuré avoir « répondu à toutes les questions » des enquêteurs et s’est dit « très serein ». « Je suis au moment où je m’exprime devant vous très serein », a-t-il insisté, demandant de « laisser la justice faire son travail » et de respecter la « présomption d’innocence ».
L’ex-locataire de Matignon a révélé qu’une plainte avait été déposée « six ans plus tard » concernant les faits qui lui sont reprochés. Sans donner plus de détails, il a affirmé avec force n’avoir « commis aucune infraction » dans ce dossier.
Le soutien du syndicat Unsa-RATP
Suite à l’annonce de la garde à vue de son PDG, le syndicat Unsa-RATP a rapidement affiché sa « solidarité » avec Jean Castex dans un communiqué. Tout en reconnaissant qu’un « froid » s’était installé dans l’entreprise, l’Unsa dénonce la volonté de certains de « se payer la tête d’un ancien Premier ministre ».
Entendu pour des décisions politiques lointaines durant la période 2017-2018, son humanisme pour semble-t-il sauver des emplois, n’a pas été apprécié
Valérie Pécresse juge « déplacée » la publicité autour de l’affaire
Présente aux côtés de Jean Castex vendredi pour présenter les futurs métros parisiens, Valérie Pécresse a également pris position. La présidente de la région Ile-de-France estime « extrêmement déplacé de faire de la publicité sur une enquête préliminaire ».
Cette affaire tombe à un moment clé pour la RATP, confrontée à l’ouverture à la concurrence sur son réseau de bus et en pleine attribution de plusieurs appels d’offres, comme le souligne l’Unsa-RATP. Arrivé à la tête de la Régie fin 2022, Jean Castex doit désormais composer avec ce dossier sensible, tout en poursuivant les chantiers stratégiques engagés.
L’enquête se poursuit désormais sous l’autorité du parquet, qui devra décider des suites à donner à cette affaire. Dans cette attente, Jean Castex peut compter sur la « présomption d’innocence » et le soutien de son entourage politique et syndical pour traverser cette zone de turbulences.