Qu’attend-on d’un film avec Jason Statham ? Des coups qui claquent, des méchants qui tombent comme des mouches et une dose d’adrénaline brute. Pourtant, en lançant A Working Man sur Prime Video, on se retrouve face à une question : où est passée la fougue légendaire de l’acteur ? Ce film d’action, porté par un scénario coécrit par une icône du genre et réalisé par un habitué des polars musclés, promettait de faire des étincelles. Mais entre clichés éculés et rythme poussif, le résultat laisse un goût d’inachevé. Plongeons dans cette aventure pour comprendre ce qui cloche.
Un Justicier au Cœur de Chicago
Dans A Working Man, on suit Levon Cade, un ancien commando des forces britanniques reconverti en contremaître dans une petite entreprise de bâtiment à Chicago. Veuf, il jongle entre son travail manuel et son combat pour récupérer la garde de sa fille, confiée à un beau-père qui ne l’apprécie guère. Lorsque Jenny, la fille de ses employeurs, est kidnappée, Levon se transforme en justicier implacable, prêt à tout pour la sauver. Sur le papier, l’histoire a tout pour plaire : un héros torturé, une mission personnelle et une ville gritty comme toile de fond.
Mais dès les premières minutes, on sent que quelque chose ne va pas. Le scénario, bien que porté par des noms prestigieux, s’enlise dans des schémas prévisibles. Levon incarne le héros solitaire, un archetype vu et revu, qui dégaine plus vite que son ombre tout en cachant un cœur tendre. Chicago, avec ses ruelles sombres et son atmosphère pesante, aurait pu être un personnage à part entière, mais elle reste sous-exploitée, simple décor d’une intrigue qui manque de souffle.
Un Casting de Poids, Mais Peu d’Étincelles
Jason Statham, fidèle à lui-même, campe un héros taiseux et efficace. Pourtant, on ne peut s’empêcher de remarquer une certaine lassitude dans son jeu. Est-ce le script qui le bride ou une fatigue passagère ? Difficile à dire. Mais là où The Beekeeper, son précédent film réalisé par David Ayer, injectait une touche d’humour et d’originalité avec son apiculteur vengeur, A Working Man reste désespérément sérieux.
« Jason Statham semble parfois davantage motivé par le chèque à venir que par la perspective d’aller casser une ou deux nuques. »
Le reste du casting, incluant des acteurs comme David Harbour et Jason Flemyng, apporte une certaine crédibilité, mais leurs rôles sont trop peu développés pour marquer les esprits. Le personnage de Jenny, une victime loin d’être passive, offre un léger vent de fraîcheur, mais son potentiel reste inexploité, noyé dans une mer de clichés.
Un Scénario Plombé par les Clichés
Le scénario, coécrit par une légende du cinéma d’action, avait de quoi séduire. Adapté d’une bande dessinée signée par un auteur connu pour son travail sur des héros comme Batman ou Punisher, A Working Man promettait une intrigue musclée et bien ficelée. Mais le résultat est une accumulation de lieux communs : des mafieux russes caricaturaux, des fusillades où les méchants tirent comme des amateurs, et un héros qui semble sortir d’un manuel du parfait justicier.
Voici les principaux écueils du film, résumés pour plus de clarté :
- Prévisibilité : L’intrigue suit un schéma classique sans surprises.
- Manque d’originalité : Les personnages secondaires, comme les mafieux, manquent de profondeur.
- Rythme inégal : À 1h56, le film s’étire inutilement, diluant l’intensité des scènes d’action.
- Idées sous-exploitées : Le personnage de Jenny, par exemple, aurait pu apporter une touche d’innovation.
Ces défauts ne rendent pas le film totalement désagréable, mais ils freinent son potentiel. On attendait une œuvre qui secoue, qui surprenne, mais on se retrouve avec un produit formaté, presque mécanique.
Une Réalisation Solide, Mais Sans Âme
David Ayer, derrière des films comme Bad Times ou Au Bout de la Nuit, sait filmer l’action brute et les ambiances urbaines. Dans A Working Man, les scènes de combat sont techniquement irréprochables : les coups sont précis, les chorégraphies fluides. Pourtant, il manque ce petit quelque chose qui fait vibrer. Les séquences s’enchaînent sans véritable crescendo, et l’émotion, pourtant essentielle pour connecter avec le public, reste en retrait.
Un exemple frappant est la relation entre Levon et sa fille. Elle aurait pu être le cœur battant du film, mais elle est reléguée au second plan, réduite à quelques dialogues convenus. De même, l’idée d’un héros ouvrier, ancré dans un métier manuel, est séduisante, mais elle n’est jamais vraiment explorée. On aurait aimé voir Levon utiliser son environnement – outils, chantiers – de manière créative, comme un MacGyver des temps modernes.
Un Succès Commercial Malgré les Critiques
Malgré ses faiblesses, A Working Man a trouvé son public. Sorti en salles dans certains pays, le film a rapporté près de 100 millions de dollars pour un budget de 40 millions. Sur Prime Video, il caracole en tête des classements en France, preuve que la popularité de Jason Statham reste intacte. Mais ce succès est-il dû à la qualité du film ou à la fidélité des fans ? Probablement un peu des deux.
Aspect | Performance |
---|---|
Box-office mondial | ~100 millions $ |
Budget | ~40 millions $ |
Classement Prime Video (France) | N°1 |
Note critique | 2.5/5 |
Ces chiffres montrent que le film, malgré ses lacunes, a su capitaliser sur la notoriété de son acteur principal et sur un marketing efficace. Mais pour les puristes du genre, difficile de ne pas ressentir une pointe de déception.
Comparaison avec The Beekeeper : Où est l’Étincelle ?
Pour mieux comprendre les faiblesses de A Working Man, comparons-le à The Beekeeper, sorti précédemment. Dans ce dernier, David Ayer et Jason Statham avaient réussi à injecter une dose d’humour et d’originalité. L’idée d’un apiculteur devenu justicier, bien que farfelue, apportait une fraîcheur bienvenue. Les dialogues, les situations et même les méchants avaient une touche d’excentricité qui rendait le film mémorable.
Dans A Working Man, cette audace manque cruellement. Les antagonistes, des mafieux russes stéréotypés, n’ont ni charisme ni véritable menace. Les scènes d’action, bien que compétentes, suivent un schéma trop classique : fusillades, combats au corps-à-corps, explosions. Rien ne surprend, rien ne marque durablement.
« Les rares bonnes idées, comme le personnage de Jenny, kidnappée mais récalcitrante, restent insuffisamment exploitées. »
Un Film pour les Fans Inconditionnels ?
Alors, à qui s’adresse A Working Man ? Principalement aux fans de Jason Statham, ceux qui apprécient son style brut et ses personnages larger-than-life. Si vous cherchez un film d’action sans prise de tête, avec des scènes de combat bien chorégraphiées, il pourrait vous divertir. Mais si vous espérez une œuvre qui repousse les limites du genre ou qui surprend par son audace, passez votre chemin.
Pour dynamiser l’expérience, voici ce que le film aurait pu inclure :
- Plus de profondeur pour les personnages secondaires : Jenny, par exemple, méritait un arc narratif plus développé.
- Une utilisation créative du décor : Les chantiers de construction auraient pu devenir des terrains de jeu pour des scènes d’action inventives.
- Une touche d’humour : Un peu de légèreté aurait cassé la monotonie du ton sérieux.
- Des méchants mémorables : Des antagonistes charismatiques auraient donné plus d’enjeu à l’intrigue.
Pourquoi le Film Divise-t-il ?
Le succès de A Working Man sur Prime Video montre que le public est toujours prêt à suivre Jason Statham, même dans un film en demi-teinte. Mais les critiques, moins enthousiastes, pointent du doigt un manque d’ambition. Le film coche toutes les cases du genre sans jamais chercher à les transcender. C’est un paradoxe : il est à la fois divertissant et oubliable, compétent mais sans éclat.
Ce constat soulève une question plus large : le cinéma d’action est-il condamné à se répéter ? Avec des acteurs comme Statham, qui ont bâti leur carrière sur des rôles de justiciers, le défi est de réinventer la formule tout en restant fidèle à ce que les fans aiment. A Working Man n’y parvient pas, mais il n’est pas non plus un échec total. Il se contente d’exister, sans chercher à marquer les esprits.
Verdict : Un Divertissement en Demi-Teinte
A Working Man n’est pas un mauvais film, mais il ne brille pas non plus. Il offre ce qu’on attend d’un film d’action avec Jason Statham : des scènes musclées, un héros charismatique et une intrigue simple. Mais il manque de cœur, d’audace et de cette étincelle qui transforme un bon film en une expérience mémorable. Sur Prime Video, il séduit par sa facilité d’accès et la popularité de son acteur, mais il ne restera pas dans les annales.
Si vous êtes un inconditionnel du genre ou de Statham, vous passerez un moment correct. Pour les autres, il y a peut-être mieux à découvrir sur la plateforme. Et vous, qu’en pensez-vous ? Ce justicier ouvrier vous a-t-il convaincu ?