ActualitésInternational

Japon : Refus d’extradition d’un militant écologiste engagé

Le refus du Danemark d'extrader au Japon le militant écologiste Paul Watson crée des remous. Accusé de sabotage d'un baleinier japonais en 2010, sa libération est jugée "regrettable" par Tokyo. Un différend qui ravive les tensions autour de la chasse à la baleine, au cœur d'une controverse internationale de longue date...

La libération par le Danemark du célèbre militant écologique Paul Watson fait des vagues au Japon. Tokyo a en effet jugé « regrettable » le refus d’extradition de l’activiste, accusé de dommages sur un navire baleinier japonais lors d’une campagne de Sea Shepherd en 2010.

Cette décision intervient alors que Paul Watson, figure de proue de la lutte contre la chasse à la baleine depuis 50 ans, avait été arrêté le 21 juillet à Nuuk au Groenland. Son arrestation faisait suite à une notice rouge d’Interpol émise par le Japon en 2012, qui le soupçonne d’avoir endommagé un de ses baleiniers et blessé son équipage.

Un militant engagé sur tous les fronts

Connu pour ses actions coup de poing, le militant américano-canadien de 74 ans était en route avec son navire le John Paul DeJoria pour intercepter un tout nouveau navire-usine baleinier japonais lorsqu’il a été interpellé. Un rebondissement qui n’a pas manqué de susciter l’émoi parmi ses soutiens.

La France avait notamment demandé au Danemark de ne pas l’extrader, tout comme de nombreuses ONG environnementales. L’affaire a mis en lumière le combat acharné mené par ce défenseur radical des océans, prêt à tous les risques pour protéger les cétacés.

Sea Shepherd, fer de lance de la lutte

Fondée en 1977 par Paul Watson, l’ONG Sea Shepherd s’est fait connaître pour ses opérations musclées visant à entraver la chasse baleinière. Courses-poursuites en haute mer, jets d’acide butyrique sur les cargaisons, abordages : ses activistes n’hésitent pas à intervenir directement pour stopper ce qu’ils considèrent comme un massacre.

Si la chasse à la baleine est illégale, alors nos actions sont légales

– Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd

Malgré un moratoire international sur la chasse commerciale en vigueur depuis 1986, le Japon continue en effet de prélever des centaines de cétacés chaque année au nom d’une pêche « scientifique ». Une pratique qui indigne les écologistes.

Tokyo minimise l’enjeu diplomatique

Pour justifier son refus d’extradition, Copenhague a invoqué plusieurs facteurs : la durée totale de détention de Watson depuis son arrestation, l’ancienneté des faits reprochés (plus de 14 ans) et la « nature des actes en général ». Une décision diplomatiquement embarrassante pour le Japon.

Tokyo est cependant resté discret tout au long de la procédure, se contentant d’un commentaire laconique qualifiant l’affaire de simple question « d’application de la loi » plutôt que de défense de la chasse baleinière. Un en-jeu sensible alors que le pays fait l’objet de vives critiques internationales sur ce dossier.

« L’illégalité » de la chasse dénoncée

Libéré après 5 semaines de détention, un Paul Watson combatif a immédiatement dénoncé « l’illégalité » de l’industrie baleinière nippone. Dans un contexte de pression croissante pour abolir cette pratique controversée, le Japon peine à justifier le maintien de ses campagnes de pêche.

Ce bras de fer judiciaire pourrait bien renforcer les anti-baleiniers dans leur détermination à traquer les navires japonais où qu’ils soient. Et relancer le débat international sur une chasse que beaucoup voudraient voir disparaître à jamais des océans.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.