Alors qu’il s’apprête à défendre son titre à l’Open d’Australie, Jannik Sinner, actuel numéro 1 mondial, doit composer avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Contrôlé positif au clostébol l’an passé, l’Italien risque toujours une suspension suite à l’appel formulé par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Un contexte pesant pour Sinner
Difficile dans ces conditions de se focaliser pleinement sur le tournoi à venir. Interrogé en conférence de presse, Sinner a tenté de dédramatiser la situation, sans pouvoir totalement masquer son inquiétude :
J’en sais autant que vous sur la procédure en cours. Je mentirais si je disais que j’oublie cette affaire, c’est quelque chose que j’ai en moi depuis longtemps déjà. Mais je dois faire avec et me concentrer sur la préparation du tournoi.
– Jannik Sinner
Le spectre d’une sanction
Selon des sources proches du dossier, l’audience de Sinner devant le TAS devrait se tenir en avril. D’ici là, le joueur de 23 ans reste sous la menace d’une suspension qui ternirait une carrière jusque-là exemplaire. Vainqueur de son premier titre du Grand Chelem l’an passé à Melbourne, le prodige italien avait également décroché la place de n°1 mondial et triomphé aux Finales ATP.
La polémique Kyrgios
Pour ne rien arranger, Sinner doit aussi gérer les prises de position virulentes de certains de ses collègues, au premier rang desquels Nick Kyrgios. L’Australien n’a pas hésité à mettre en cause l’intégrité de Sinner sur les réseaux sociaux. Une attitude qui agace l’Italien, comme il l’a fait savoir :
Je ne pense pas avoir à répondre à ce que Nick a dit. Je n’ai rien fait de mal et c’est pour cela que je suis encore là à jouer. Le plus important est d’avoir autour de moi des gens de confiance qui savent exactement ce qui s’est passé.
– Jannik Sinner
Focus sur le jeu malgré tout
Malgré ce contexte pesant, Sinner assure ne rien avoir changé à ses habitudes. Réputé pour son professionnalisme, il a toujours été très attentif aux produits qu’il ingère :
J’ai toujours été extrêmement prudent sur les médicaments et compléments que je prends. Quand une bouteille est ouverte, je la jette et j’en prends une nouvelle. Mon approche n’a pas changé sur ce point.
– Jannik Sinner
Une rigueur qui tranche avec l’attitude plus nonchalante d’un Kyrgios, plus habitué aux polémiques qu’aux trophées. À 23 ans, Sinner fait preuve d’une maturité étonnante dans la tourmente, préférant laisser parler son tennis. Il faudra néanmoins une force mentale hors du commun pour faire abstraction du contexte lors de cet Open d’Australie.
Contrôles antidopage renforcés, suspicions permanentes, pression médiatique… Le tennis est plus que jamais confronté au spectre du dopage. Entre volonté de transparence et présomption d’innocence, l’équilibre est difficile à trouver pour les instances. Le cas Sinner illustre à lui seul l’ambiguïté de la situation : faut-il sanctionner au risque de briser une carrière prometteuse, ou se montrer clément et fragiliser la crédibilité du sport ? La réponse du TAS au printemps sera scrutée bien au-delà des courts.
