L’étau se resserre autour de Jair Bolsonaro, l’ancien président d’extrême droite du Brésil. Depuis sa défaite électorale face à Luiz Inácio Lula da Silva fin 2022, les ennuis s’accumulent pour celui qui a dirigé le pays de 2019 à 2022. Inculpations, soupçons, enquêtes en cours : retour sur les principales affaires qui cernent l’ex-chef d’État brésilien.
Un projet présumé de coup d’État
C’est la dernière affaire en date, et non des moindres. Mardi, Jair Bolsonaro a été inculpé avec 33 autres personnes, dont de hauts gradés de l’armée, pour un projet présumé de coup d’État visant à le maintenir au pouvoir après sa défaite à la présidentielle de 2022.
Selon le parquet, l’ex-dirigeant et ses alliés sont accusés d’avoir fomenté « des actes contraires à l’État de droit démocratique » à travers un plan impliquant l’élaboration d’un décret justifiant la déclaration de l’état de siège pour annuler le scrutin. Des projets d’assassinats de personnalités politiques et judiciaires étaient même prévus.
Si ce putsch n’a finalement pas abouti, notamment par manque de soutien au sein de l’armée, ces révélations jettent une lumière crue sur les velléités antidémocratiques de Jair Bolsonaro et son clan.
Les émeutes du 8 janvier à Brasilia
Une semaine après l’investiture de Lula, le 8 janvier 2023, des milliers de partisans de Bolsonaro ont envahi et saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia, réclamant une intervention de l’armée pour chasser le nouveau président. Des scènes rappelant étrangement l’assaut du Capitole à Washington deux ans plus tôt.
Si l’ex-président se trouvait aux États-Unis au moment des faits, il est soupçonné d’être l’instigateur de ces émeutes. Les enquêteurs y voient « le dernier acte » de la tentative de coup d’État, Bolsonaro attendant le résultat du mouvement putschiste depuis l’étranger après avoir quitté le pays pour éviter une éventuelle arrestation.
Une campagne de désinformation massive
Bien avant la présidentielle de 2022, Jair Bolsonaro et ses alliés sont accusés d’avoir mené une vaste campagne de désinformation visant à semer le doute sur la fiabilité du système de vote électronique brésilien, ouvrant ainsi la voie à une possible intervention militaire en cas de défaite.
Des comptes de personnalités d’extrême droite diffusant massivement de fausses informations sur les réseaux sociaux ont été supprimés sur ordre de la justice. Et en juin dernier, Bolsonaro a été déclaré inéligible pour 8 ans par le Tribunal supérieur électoral pour avoir attaqué sans preuve le système électoral.
Soupçons de détournements de cadeaux officiels
L’ancien chef d’État est également visé par une enquête pour détournement présumé de cadeaux de luxe, d’une valeur totale de 1,2 million de dollars, reçus de gouvernements étrangers lorsqu’il était au pouvoir. Des bijoux sertis de diamants offerts par l’Arabie saoudite auraient été revendus illégalement à l’étranger pour son enrichissement personnel.
Des doutes sur sa vaccination anti-Covid
Lui qui a maintes fois déclaré publiquement refuser de se faire vacciner contre le Covid-19 est soupçonné d’avoir en réalité obtenu un faux certificat de vaccination pour lui et sa fille. Le but : lever d’éventuels obstacles en vue d’une fuite vers les États-Unis. Preuve qu’il réfutait déjà l’idée de passer l’écharpe présidentielle à Lula avant même l’élection.
Face à ces multiples mises en cause, Jair Bolsonaro crie à la « persécution ». Sa défense s’est dite « stupéfaite » et « indignée » par sa dernière inculpation. Mais les éléments à charge s’accumulent et les procédures judiciaires avancent. Plusieurs hauts responsables politiques et militaires en allés interrogatoires au complot présumé ont déjà promis de « tout révéler ». La vérité finira-t-elle par éclater au grand jour ?
