Dans un revirement de situation inattendu, l’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a exprimé publiquement son espoir de voir Donald Trump, le prochain locataire de la Maison Blanche, l’aider à surmonter sa disqualification politique. Cette annonce intervient alors que Bolsonaro est visé par plusieurs enquêtes criminelles dans son pays, dont une pour complot présumé visant à renverser le gouvernement démocratiquement élu.
Une alliance politique contre vents et marées
Malgré les accusations graves qui pèsent sur lui, Jair Bolsonaro semble convaincu que le soutien de son ami et allié politique Donald Trump pourra faire pencher la balance en sa faveur. Invité à la cérémonie d’investiture du président américain, l’ex-dirigeant brésilien y voit un signe fort de la volonté de Trump de collaborer avec la « démocratie brésilienne » en faisant annuler sa disqualification politique.
Bolsonaro, qui ne cache pas son admiration pour Trump, estime que la seule présence du président américain suffira à influer sur la justice de son pays. Il établit un parallèle avec la situation aux États-Unis, où Trump a lui-même été confronté à ce qu’il qualifie « d’activisme judiciaire », faisant référence aux multiples poursuites engagées contre le milliardaire républicain.
Une inéligibilité qui passe mal
Depuis qu’il a été déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour avoir critiqué sans preuve le système électoral brésilien avant les élections de 2022, qu’il a perdues face à Luiz Inácio Lula da Silva, Jair Bolsonaro se dit « bouleversé » et « affecté ». Cette sanction l’empêche de se présenter à nouveau devant les électeurs et de retrouver les plus hautes fonctions.
Interdit de quitter le territoire brésilien par la Cour suprême, qui craint une « tentative de fuite », l’ancien chef d’État n’a pu se rendre en personne à l’investiture de Trump. C’est son épouse Michele et son fils Eduardo, député fédéral, qui le représenteront à Washington pour l’occasion.
Un avenir politique en suspens
Au-delà de sa disqualification électorale, Jair Bolsonaro est dans le collimateur de la justice brésilienne. Plusieurs enquêtes criminelles sont en cours, dont une particulièrement grave où il est soupçonné d’avoir participé activement à un complot visant à empêcher l’investiture du président Lula. Si les procureurs décident de l’inculper pour « tentative d’abolition violente de l’État démocratique, coup d’État et participation à une organisation criminelle », son avenir politique pourrait être définitivement compromis.
En attendant, privé de passeport et assigné à résidence, Bolsonaro se considère comme un « prisonnier politique », même s’il ne porte pas de bracelet électronique. Toutes ses espérances semblent désormais reposer sur Donald Trump et sa capacité à peser sur le cours de la justice brésilienne. Une attente qui en dit long sur les liens étroits entre les deux dirigeants populistes, unis dans l’adversité.
Reste à savoir si le soutien de Trump suffira à sortir Bolsonaro de l’ornière judiciaire et à lui redonner une chance de peser à nouveau sur l’échiquier politique brésilien. Les prochains mois seront décisifs pour l’ancien président, qui joue son va-tout dans cette alliance avec son homologue américain. Un pari risqué, mais qui témoigne de la détermination de Jair Bolsonaro à ne pas abandonner la partie, malgré les obstacles qui se dressent sur sa route.
