Marchant dans les pas de son glorieux aîné Pietro Mennea, le sprinteur italien Marcell Jacobs a encore fait retentir l’hymne italien samedi soir à Rome. Dans le mythique stade olympique de la capitale, le champion olympique en titre a conservé avec brio son titre européen du 100 mètres en 10 secondes 02, malgré des crampes en fin de course. Mais plus que cette nouvelle médaille d’or, c’est le retour au premier plan de celui qui était devenu la nouvelle star de l’athlétisme transalpin aux JO de Tokyo qui réjouit la péninsule.
Une saison en pointillés avant le sacre européen
Blessé à une cuisse en début de saison, Marcell Jacobs n’a pu défendre ses chances lors des Mondiaux d’Eugene l’été dernier. Un coup d’arrêt pour le sprinteur de 28 ans qui restait sur une année 2021 exceptionnelle où il était devenu le premier Européen sacré sur la ligne droite depuis Linford Christie en 1992. Quelques mois plus tard, le Transalpin remportait également le titre mondial en salle à Belgrade. Des succès historiques pour l’athlétisme italien.
Mais cette blessure n’a pas entamé la confiance de Jacobs. Bien au contraire. Après avoir soigné son corps, il a fait de ces championnats d’Europe à domicile son grand objectif. Et l’Italien a répondu présent devant un stade olympique de Rome acquis à sa cause. Malgré une saison tronquée, il a sû élever son niveau de performance au bon moment. Un art dans lequel excelle ce pur sprinteur.
Les Jeux Olympiques de Paris dans le viseur
Avec ce nouveau titre continental, Marcell Jacobs renforce encore un peu plus son statut de patron du sprint européen. Mais l’Italien voit déjà plus loin. Il sait que les Jeux Olympiques de Paris en 2024 approchent à grands pas. Et le natif de El Paso aux États-Unis ne cache pas ses immenses ambitions :
J’ai trois objectifs : ne pas me blesser, conserver l’or européen, et après l’or olympique.
– Marcell Jacobs après son titre à Rome
Un programme aussi clair qu’ambitieux ! Après le doublé 100m-relais 4x100m au Japon, Jacobs vise une performance similaire dans moins de deux ans dans la capitale française. Dans un 100 mètres de plus en plus relevé et concurrentiel, le défi est immense. Mais l’Italien a prouvé par le passé qu’il avait les épaules pour supporter une telle pression et surtout un talent immense. Sa technique de course et sa science du chrono font de lui un des grandissimes favoris pour le titre suprême.
L’espoir d’un pays
Marcell Jacobs n’est pas seulement devenu le meilleur sprinteur de la planète. Il est aussi et surtout le nouvel ambassadeur de l’athlétisme italien. Un pays qui n’avait plus connu de tels succès depuis Pietro Mennea et sa légendaire victoire aux Jeux de Moscou en 1980. En quelques secondes, celles nécessaires pour parcourir un 100m, Jacobs a redonné des couleurs à une discipline en perte de vitesse dans la botte.
Désormais, c’est tout un pays qui retient son souffle à chacune de ses courses. Et qui rêve de trinquer une nouvelle fois au succès de son champion à Paris en 2024. Un défi élevé mais à la portée de celui qui règne sans partage sur le sprint mondial. Marcell Jacobs sait qu’il a rendez-vous avec l’histoire. Après s’être blessé cette saison, il a prouvé à Rome qu’il était sur la bonne voie.
Le compte à rebours est désormais lancé avant ces Jeux Olympiques qui arrivent à vitesse grand V. Dans la forme de sa vie à bientôt 30 ans, Marcell Jacobs a une pression immense sur les épaules. Celle de déjouer les pronostics, de faire taire les critiques sur son état de forme, et d’entrer définitivement dans la légende en conservant son titre olympique. Un objectif qui le fait courir et qui l’inspire au quotidien.