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Israël-USA : Trump Salue Netanyahu, Sanctions Levées

Le Président Trump lève les sanctions ciblant des colons israéliens, saluant l'amitié entre les deux pays. Cette décision suscite des réactions contrastées au sein du gouvernement israélien, certains y voyant la correction d'une injustice, d'autres s'inquiétant de ses conséquences pour la paix dans la région. Quelles seront les répercussions de ce geste fort de Washington ?

Les relations entre Israël et les États-Unis connaissent un nouveau tournant avec la décision du Président Donald Trump de lever les sanctions visant plusieurs colons israéliens en Cisjordanie. Cette annonce, intervenue peu après l’investiture de Trump, marque un changement radical par rapport à la politique de son prédécesseur Joe Biden.

Un soutien « inébranlable » à Israël

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, n’a pas tardé à saluer ce qu’il considère comme un « témoignage de l’intense relation » entre les États-Unis et Israël. Dans un message publié sur le réseau social X, l’homme politique d’extrême droite a remercié Donald Trump pour son « soutien inébranlable et sans compromission à l’État d’Israël » et au « droit historique » du peuple juif sur sa terre.

Pour Smotrich, les sanctions imposées par l’administration Biden constituaient une « intervention sérieuse et flagrante dans les affaires intérieures d’Israël » ainsi qu’une « violation injustifiée des principes démocratiques ». Une vision partagée par d’autres membres du gouvernement israélien, à l’instar d’Itamar Ben Gvir, ancien ministre de la Sécurité nationale, qui y voit la « correction d’une injustice de longue date ».

Tensions en Cisjordanie

Ces sanctions avaient été décrétées en février 2024 par le Président démocrate Joe Biden, suite à une flambée de violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elles visaient notamment un colon accusé d’avoir fomenté une émeute meurtrière dans la ville palestinienne de Huwara.

À l’époque, Biden avait fermement condamné les exactions « intolérables » des colons, y voyant une « menace grave pour la paix, la sécurité et la stabilité » régionales. Un point de vue loin d’être partagé par le nouveau gouvernement israélien, dominé par l’extrême droite et soutenant ouvertement l’expansion des colonies.

Divisions au sein du gouvernement israélien

Si la décision de Trump a été saluée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui y voit le signe des « plus beaux jours » à venir pour les relations israélo-américaines, elle ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique israélienne. Certaines voix s’élèvent pour mettre en garde contre les conséquences potentiellement désastreuses d’un blanc-seing accordé aux colons les plus radicaux.

Ces inquiétudes sont renforcées par le contexte de tensions exacerbées en Cisjordanie, où les affrontements se multiplient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza en octobre 2023. La démission fracassante d’Itamar Ben Gvir, pour protester contre l’accord de cessez-le-feu conclu avec le mouvement islamiste, témoigne de la pression exercée par la frange la plus dure de la droite israélienne.

Quel impact sur le processus de paix ?

Au-delà des réactions enthousiastes ou inquiètes suscitées en Israël, c’est bien la question de l’impact de cette décision sur les perspectives de paix au Proche-Orient qui se pose. En levant les sanctions contre les colons, Washington envoie un signal fort de soutien à la politique de colonisation israélienne, au risque de compromettre un peu plus le dialogue avec les Palestiniens.

Reste à savoir si ce geste d’apaisement envers le gouvernement Netanyahu suffira à calmer le jeu sur le terrain, alors que la Cisjordanie s’enfonce chaque jour davantage dans un engrenage de violences. Une chose est sûre : la décision de Trump place la nouvelle administration américaine devant un défi de taille pour relancer un processus de paix moribond.

Vers un regain des violences ?

Certains observateurs craignent que la levée des sanctions ne soit perçue comme un feu vert par les colons les plus radicaux, les encourageant à multiplier les provocations et les agressions envers les Palestiniens. Un scénario catastrophe qui risquerait de plonger la Cisjordanie dans un nouveau cycle de représailles et de contre-représailles.

Face à ces inquiétudes, le gouvernement israélien se veut rassurant, affirmant que la décision américaine ne change rien à sa détermination à lutter contre les violences, d’où qu’elles viennent. Mais dans les faits, l’influence croissante de l’extrême droite au sein de la coalition au pouvoir laisse planer le doute sur la réalité de cet engagement.

Les Palestiniens condamnent, la communauté internationale s’inquiète

Sans surprise, l’Autorité palestinienne a vivement réagi à l’annonce de la Maison Blanche, y voyant une « provocation » et un « mépris total du droit international ». Dans un communiqué, le porte-parole du président Mahmoud Abbas a appelé la communauté internationale à « prendre ses responsabilités » face à une décision qui « encourage la poursuite de la colonisation et de l’occupation ».

Un appel relayé par plusieurs chancelleries occidentales, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur « préoccupation » face à un geste unilatéral risquant de « saper les efforts de paix ». Mais au-delà des déclarations de principe, il reste à voir si ces condamnations seront suivies d’actes concrets pour tenter d’infléchir la position américaine.

L’Iran et la Turquie montent au créneau

Parmi les réactions les plus virulentes à la décision de Trump figurent celles de l’Iran et de la Turquie, deux puissances régionales en conflit ouvert avec Israël. Téhéran a dénoncé un « cadeau empoisonné » fait au « régime sioniste », accusant Washington de « complicité dans les crimes contre le peuple palestinien ».

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé une « provocation inacceptable » et une « trahison de la cause palestinienne », promettant de mobiliser le monde musulman contre cette décision. Des menaces qui risquent d’attiser un peu plus les tensions dans une région déjà à fleur de peau.

Une nouvelle donne géopolitique ?

Au-delà de son impact immédiat sur le terrain, la décision de Trump pourrait bien marquer un tournant dans les rapports de force au Proche-Orient. En affichant un soutien sans faille à Israël, quitte à heurter de front les Palestiniens et une partie de la communauté internationale, Washington semble faire le pari d’un renforcement de son alliance avec l’État hébreu, perçu comme un rempart face à l’Iran.

Une stratégie risquée, qui pourrait certes consolider les liens entre les États-Unis et Israël, mais au prix d’un raidissement des autres acteurs régionaux et d’un éloignement des perspectives de paix. À l’heure où le Moyen-Orient traverse une phase d’instabilité inédite, cette nouvelle donne géopolitique soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

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