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Israël Un An Après le 7 Octobre : Des Larmes aux Armes

7 octobre 2023, jour noir pour Israël. Un an après, entre deuil et riposte, le pays panse ses plaies. Des larmes versées aux armes brandies, plongée dans une nation traumatisée par l'attaque du Hamas, dont l'avenir semble plus que jamais incertain. Un équilibre fragile, des questions brûlantes : la paix est-elle encore possible ?

Un an déjà, depuis ce funeste 7 octobre 2023. Pour Israël et bien au-delà, l’heure est au recueillement – mais guère au répit. Le moment de se souvenir de l’attaque sauvage du Hamas, des 1 191 vies fauchées en cette journée d’enfer, civils pour la plupart, dont des femmes enceintes et des enfants. Des viols et actes de barbarie. Des otages et de leurs familles, qui veulent encore croire en un espoir de les revoir vivants un jour.

Entre droit à la défense et spirale de violence

Nul ne saurait contester à Israël le droit de vivre et de se défendre. Mais un an après le drame, alors qu’Emmanuel Macron appelle à “cesser de livrer à l’État hébreu les armes de la guerre”, la question se pose : le Premier ministre Benyamin Netanyahou a-t-il désormais une autre stratégie que celle de maintenir son pays dans un état de belligérance lui permettant de rester au pouvoir ? Le 7 Octobre met en lumière une double dimension. D’une part, le jour le plus traumatique qu’Israël ait connu en 75 ans d’existence. De l’autre, le début d’un inimaginable enchaînement mortifère.

Traque du Hamas à Gaza, au prix de dizaines de milliers de victimes palestiniennes

Dans les mois qui ont suivi l’attaque, l’armée israélienne s’est lancée dans une vaste offensive contre le Hamas à Gaza. Une “guerre juste et nécessaire” selon le gouvernement israélien, pour démanteler l’infrastructure terroriste. Mais cette opération s’est faite au prix de dizaines de milliers de victimes palestiniennes, en grande majorité des civils, suscitant l’indignation internationale.

Pilonnage du nord d’Israël par le Hezbollah, suivie d’une riposte en territoire libanais

En soutien aux Palestiniens, le Hezbollah libanais a pilonné le nord d’Israël de roquettes, provoquant d’importants dégâts et déplacements de populations. Tsahal a riposté en bombardant les positions du Hezbollah au Liban sud, sur fond de menace d’une nouvelle guerre ouverte.

Une pluie de missiles iraniens sur Israël

À l’hiver 2023, c’est l’Iran qui est entré dans la danse, en tirant des missiles balistiques sur le territoire israélien depuis la Syrie. Téhéran a promis d’autres salves si Israël poursuivait ses raids en Syrie. Jérusalem promet une réponse sans précédent à l’Iran.

Un pays sous le choc, entre deuil et soif de vengeance

Dans ce paysage de guerre, la société israélienne apparaît profondément traumatisée. Un deuil national a été décrété dès le 7 octobre. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles des victimes, parfois retransmises en direct. Des manifestations massives ont exigé une riposte sans merci au Hamas. Comme Myriam, mère d’une victime, l’exprimait : “Je veux que l’armée rase Gaza. C’est le seul moyen d’éviter d’autres 7 Octobre.”

“Cette année a été la plus longue de ma vie. Sans mon mari, mes enfants sont perdus. Parfois, ils se disent qu’il ne reviendra jamais.”

Bat-Sheva, épouse d’un otage du 7 Octobre.

Pour les familles d’otages, le cauchemar est sans fin. Leurs proches sont toujours aux mains du Hamas, un an après. Elles oscillent entre espoir de les revoir et abattement. Les enfants sont les plus affectés. Des manifestations sont régulièrement organisées pour exiger leur libération. Le gouvernement assure que leur retour est sa priorité absolue.

Une économie et un système éducatif à genoux

L’économie israélienne paie aussi un lourd tribut. Le pays est en récession depuis le 7 Octobre. Le tourisme, vital, s’est effondré. Des pans entiers de l’industrie sont à l’arrêt, faute de main d’œuvre partie au front. Le système éducatif est aussi sinistré: 40% des élèves du nord ont été déplacés par les frappes. La rentrée a été décalée de deux mois.

“C’était notre paradis, là-bas. Notre maison, nos souvenirs. Tout a été pulvérisé. Je ne sais pas si on s’en remettra un jour.”

Yossi, habitant de Kyriat Shmona déplacé après un tir de roquette.

Des milliers de familles du nord ont tout perdu sous les bombes du Hezbollah. Relogées en urgence dans le centre, elles vivent dans le dénuement et l’incertitude du lendemain. L’État promet des aides, mais peine à suivre l’ampleur des besoins.

Clivages ravivés, coexistence juifs-arabes fragilisée

Dans ce contexte, l’union sacrée des premières semaines a volé en éclats. Les clivages politiques ressurgissent. Aux manifestations des familles d’otages s’opposent des contre-manifestations appelant l’armée à “finir le travail au Hamas”. Et la coexistence entre juifs et arabes israéliens, déjà mise à mal par les émeutes de 2021, apparaît plus fragile que jamais. Comme à Acre, où “on ne parle jamais de politique” entre voisins pour préserver un semblant de paix.

Quel avenir pour le processus de paix ?

Un an après le 7 octobre, la paix semble plus lointaine que jamais. Le processus d’Oslo est cliniquement mort. Les dirigeants palestiniens, affaiblis, n’ont plus d’interlocuteurs côté israélien. La colonisation s’accélère en Cisjordanie. Dans ce marasme, seule une médiation internationale d’envergure pourrait peut-être relancer une dynamique positive. Mais rien ne garantit qu’après une telle tragédie, les deux peuples soient prêts au compromis. Le risque est grand que la logique de guerre l’emporte durablement.

À l’heure de commémorer le 7 Octobre, Israël apparaît encore sous le choc. Sa douleur est immense, sa soif de justice légitime. Mais sa vraie bataille est peut-être ailleurs. Dans sa capacité à surmonter le trauma, panser ses plaies et retrouver le chemin d’une paix juste et durable. Sans quoi ce jour noir risque de devenir la matrice funeste d’un avenir fait de violence et de larmes.

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