C’est une photo qui a fait le tour du monde et ému des millions de personnes. On y voit Shiri Bibas, 34 ans, serrant contre elle ses deux petits garçons Ariel, 4 ans, et Kfir, 9 mois, quelques instants avant leur enlèvement le 7 octobre 2023 près de la frontière entre Israël et Gaza. Cette image déchirante est devenue le symbole du calvaire vécu par cette famille israélienne aux mains du Hamas depuis plus de 16 mois.
Mardi, un porte-parole du mouvement islamiste palestinien a annoncé avoir décidé de remettre jeudi les corps de la famille Bibas, dans le cadre d’un échange de prisonniers avec Israël prévu par l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur en janvier dernier. Une nouvelle qui a provoqué une onde de choc, la plupart des médias et gouvernements étrangers présentant désormais leur mort comme acquise.
Un Dernier Espoir Subsiste en Israël
Pourtant, en Israël, de nombreuses personnes veulent encore croire que Shiri, Ariel et Kfir sont toujours en vie. À commencer par leurs proches, bouleversés par l’annonce du Hamas mais déterminés à poursuivre le combat tant qu’une confirmation définitive n’aura pas été apportée.
Jusqu’à ce que nous recevions une confirmation définitive, notre combat continuera.
Communiqué de la famille Bibas
Un sentiment partagé par Ofri Bibas, la sœur de Yarden, le père des deux petits garçons libéré début février. Très active pour obtenir la libération de sa belle-sœur et de ses neveux, elle a supplié sur les réseaux sociaux de ne pas encore faire leur éloge funèbre, refusant de renoncer à l’espoir après 16 mois d’une attente interminable.
Prudence des Autorités Israéliennes
De leur côté, le Premier ministre Benyamin Netanyahou et l’armée se montrent prudents. S’ils confirment la restitution prochaine de quatre corps d’otages, ils se gardent de donner plus de détails et appellent la population à ne se fier qu’aux annonces de sources officielles.
Il faut dire que le Hamas avait déjà annoncé fin novembre la mort de la famille Bibas dans un bombardement à Gaza, une information jamais confirmée par Israël. Les autorités veulent sans doute éviter un nouveau choc à la population si cette annonce s’avérait encore prématurée ou infondée.
Une Identification des Corps Très Attendue
Une fois rapatriés ce jeudi, les quatre corps doivent être rapidement examinés par l’institut médico-légal de Tel-Aviv afin de procéder à leur identification. Dix médecins auraient été mobilisés pour accélérer le processus selon la télévision publique israélienne.
Les familles seront les premières informées des résultats avant toute annonce officielle, conformément à la procédure habituelle dans ces cas dramatiques. C’est donc dans les prochaines heures que l’on saura si les pires craintes se confirment ou si un espoir subsiste pour les Bibas.
Des Réactions Émues à l’International
Au-delà d’Israël, l’émotion est vive face au sort de cette mère et de ses deux enfants. Le président français Emmanuel Macron a rendu hommage à Shiri Bibas, voyant dans cette photo emblématique les « visages d’une humanité éternelle que la barbarie du Hamas, jamais, n’abolira ».
Aux États-Unis, un élu démocrate n’a pas hésité à parler de « crime contre l’humanité le plus barbare » concernant le meurtre du petit Kfir, âgé de seulement 9 mois lors de son rapt. Des mots très forts traduisant la vive émotion et la condamnation unanime suscitées par le sort de cette famille.
Reste maintenant à connaître la terrible vérité. Les prochains jours seront décisifs et porteurs d’un immense espoir ou d’une infinie tristesse pour les proches de Shiri, Ariel et Kfir. Et au-delà, pour tout un pays qui a vibré pendant 16 mois au rythme du combat pour leur libération.