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Israël se félicite de la chute du régime syrien, un tournant au Moyen-Orient

La chute soudaine du régime de Bachar al-Assad en Syrie rebat les cartes au Moyen-Orient. Israël y voit une opportunité majeure et se félicite d'avoir affaibli l'Iran et le Hezbollah. Mais quelles seront les conséquences pour la région ?

La donne géopolitique vient de changer radicalement au Moyen-Orient. Avec la chute soudaine du régime de Bachar al-Assad en Syrie fin novembre, c’est tout un pan de « l’axe du mal » qui s’effondre selon Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué depuis le Golan ce qu’il considère comme « un jour historique dans l’histoire du Moyen-Orient ».

Une « conséquence directe » des coups portés à l’Iran et au Hezbollah

Pour le chef du gouvernement israélien, la chute du régime syrien est « une conséquence directe des coups que nous avons portés à l’Iran et au Hezbollah, les principaux soutiens du régime d’Assad ». Ces frappes auraient « déclenché une réaction en chaîne à travers le Moyen-Orient parmi ceux qui souhaitent se libérer de ce régime d’oppression et de tyrannie ».

Israël mène en effet depuis des mois une politique offensive contre ce qu’il considère comme une menace existentielle à ses frontières. L’État hébreu dit vouloir mettre hors d’état de nuire le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, deux mouvements proches de l’Iran, son ennemi juré. Plusieurs commandants des Gardiens de la révolution iraniens ainsi que des responsables du Hamas et du Hezbollah ont été éliminés.

Cessez-le-feu au Liban et offensive rebelle en Syrie

La situation s’est accélérée fin novembre avec une conjonction d’événements. Le 27 novembre, une coalition rebelle lance une offensive fulgurante en Syrie qui fait vaciller le régime. Au même moment entre en vigueur un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban après deux mois d’affrontements. Quelques semaines plus tôt, le dirigeant du Hezbollah avait été tué par Israël qui voyait en lui « le pivot de l’axe, le moteur central de l’axe du mal iranien ».

De « nouvelles opportunités » pour Israël

Avec la chute du régime syrien, Benjamin Netanyahu estime que de « nouvelles opportunités très importantes » s’ouvrent désormais pour son pays. Mais il assure vouloir poursuivre en parallèle « une politique de bon voisinage », symbolisée selon lui par l’hôpital de campagne israélien dans le Golan qui a soigné « des milliers de Syriens blessés et affectés par la guerre civile ».

Tout au long du conflit syrien, Israël a mené de nombreuses frappes dans ce pays par lequel transitaient des armes destinées au Hezbollah libanais, bien qu’il ait rarement commenté ces opérations. L’État hébreu se considère en effet engagé dans une lutte régionale contre l’Iran et ses alliés.

Quel avenir pour la Syrie et le Moyen-Orient ?

Après presque une décennie de guerre, l’effondrement du régime de Damas ouvre une nouvelle page pleine d’incertitudes pour la Syrie et toute la région. Si Israël se félicite d’avoir porté un coup à ses ennemis, la situation reste explosive sur le terrain.

Selon des sources proches du dossier, les alliances régionales et internationales pourraient être rebattues dans ce nouveau contexte. Beaucoup craignent une fragmentation accrue du pays et une montée des groupes djihadistes dans le chaos post-Assad. La communauté internationale appelle de son côté à une transition pacifique et inclusive pour tourner la page d’un conflit dévastateur qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés.

La chute de Bachar al-Assad n’est en tout cas que le premier acte d’une recomposition géostratégique profonde au Moyen-Orient dont les conséquences sont encore difficiles à anticiper. Le paysage régional pourrait être durablement bouleversé.

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