Une vidéo satirique publiée par un ministre israélien a mis le feu aux poudres entre l’Espagne et Israël. Sur fond de flamenco endiablé et d’images chocs du Hamas, ce montage explosif a été qualifié de “scandaleux et abominable” par Madrid. Retour sur une polémique diplomatique sans précédent.
Quand le flamenco s’invite dans les tensions au Moyen-Orient
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, n’y est pas allé de main morte. En réponse à la reconnaissance par l’Espagne de l’État palestinien, il a choisi la carte de la provocation en relayant dimanche une vidéo plus que controversée sur le réseau social X (ex-Twitter).
Au menu : des images de guerre et de militants armés du Hamas entrecoupées de séquences de flamenco endiablé, le tout sur fond de musique traditionnelle andalouse. Un cocktail pour le moins inhabituel, qui se conclut par un message ironique : “Hamas : merci l’Espagne”.
Le Hamas vous remercie pour votre service
– Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères
L’Espagne dénonce une vidéo “scandaleuse et abominable”
Sans surprise, la réplique espagnole ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares a vivement condamné cette vidéo jugée “scandaleuse et abominable”. Une réaction à la hauteur de la stupéfaction provoquée par ce montage incendiaire.
Loin de calmer le jeu, Israël avait déjà pris dès lundi des “mesures punitives” à l’encontre de Madrid :
- Interdiction pour le consulat d’Espagne à Jérusalem de fournir des services aux Palestiniens
- Suspension de la coopération bilatérale dans certains domaines
Israël Katz a justifié ces sanctions en martelant : “Nous ne tolérons pas que l’on porte atteinte à la souveraineté et à la sécurité d’Israël”. Une fermeté qui tranche avec la position espagnole.
L’Espagne défend une “question de justice historique”
Car pour le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, cette reconnaissance de l’État palestinien est non seulement “une nécessité” pour “parvenir à la paix”, mais aussi une “question de justice historique” pour le peuple palestinien.
Annoncée conjointement mercredi dernier par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, cette décision est devenue effective ce mardi. Désormais, pas moins de 145 pays sur les 193 États membres de l’ONU reconnaissent l’État de Palestine.
Une polémique symptomatique des tensions persistantes
Au-delà de la confrontation par vidéos et réseaux sociaux interposés, cet épisode illustre surtout la complexité et la sensibilité du conflit israélo-palestinien. Chaque geste, chaque déclaration est passé au crible et peut déclencher des réactions en chaîne incontrôlables.
Dans ce contexte, la reconnaissance internationale de l’État palestinien reste un sujet brûlant. Si elle constitue une avancée cruciale pour les Palestiniens, elle est vécue côté israélien comme une remise en cause de sa légitimité et de sa sécurité.
Une chose est sûre : la vidéo coup de poing d’Israël Katz n’a fait qu’attiser les braises d’un conflit qui est loin d’avoir rendu son dernier pas de danse. Le flamenco, art sublime du dialogue des corps et des cultures, s’est retrouvé bien malgré lui au cœur d’une tempête diplomatique aussi inattendue que dévastatrice.