Selon une source sécuritaire s’exprimant sous couvert d’anonymat, l’armée israélienne se tient prête à poursuivre pendant des mois encore les combats au Liban et dans la bande de Gaza. Cette guerre, Israël ne la mène pas contre le Liban ou Gaza en tant que tels, mais contre l’Iran, parfois directement, parfois par procuration via les alliés iraniens que sont le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, tous deux soutenus par Téhéran.
Lourdes pertes pour le Hamas et le Hezbollah
D’après la source sécuritaire, les récentes opérations militaires israéliennes auraient réussi à éliminer l’ensemble de la chaîne de commandement du Hamas et du Hezbollah, ainsi qu’à démanteler une grande partie de leurs capacités militaires. L’offensive en cours dans le nord de la bande de Gaza, déclenchée il y a un an suite à une attaque sans précédent du Hamas en Israël, fait des ravages dans les rangs palestiniens.
Côté israélien, le bilan est également lourd avec 29 soldats tués dans les affrontements avec le Hezbollah depuis le début des opérations terrestres au Liban en septembre, appuyées par des frappes aériennes. Dans la bande de Gaza, ce sont 358 soldats israéliens qui ont perdu la vie, toujours selon des chiffres officiels rapportés par l’AFP.
Objectif : affaiblir au maximum les “groupes terroristes”
L’objectif affiché de l’armée israélienne est clair : affaiblir au maximum ces “groupes terroristes” que sont le Hamas et le Hezbollah. Si les opérations au Liban s’apparentent à une guerre plus classique contre une organisation paramilitaire, dans la bande de Gaza il s’agit davantage d’une “contre-insurrection” face à un mouvement que la source sécuritaire estime à environ un millier de combattants, disposant d’une centaine de roquettes longue portée capables d’atteindre Tel-Aviv.
Passer des “organisations” aux “États”
À terme, la stratégie israélienne vise à passer de dynamiques centrées sur “des organisations vers des dynamiques centrées sur des États”, avec la mise en place de pouvoirs stables, notamment au Liban. Sans vouloir se substituer à l’État libanais, Israël estime qu’un “Liban en paix” est dans son intérêt. Les paramètres de la résolution 1701 des Nations unies, impliquant la non-prolifération des armes dans la zone frontalière et la délimitation d’une frontière acceptée par les deux pays, conviennent à Israël. Mais seule l’armée israélienne serait en mesure de les faire respecter, ce qui justifierait le maintien de sa présence.
Gaza, une situation plus complexe
Concernant Gaza, dont “personne ne veut” selon la source, la situation s’annonce plus complexe. L’armée compte rester “autant qu’il le faudra” et ce n’est qu’une fois la sécurité garantie qu’il sera temps d’envisager “l’étape suivante”.
Cette guerre qui ne dit pas son nom, déjà longue d’un an, pourrait donc se prolonger pendant des mois encore si l’on en croit cette source sécuritaire israélienne. Avec un lourd tribut humain des deux côtés, sans qu’une issue politique ne se dessine pour l’instant, ni au Liban, ni à Gaza. Israël semble déterminé à poursuivre son offensive, avec l’Iran en ligne de mire, quitte à s’enliser dans un conflit de longue durée. Une stratégie risquée dont il faudra évaluer les résultats sur le long terme.
