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Israël : Netanyahu Dissout Le Cabinet De Guerre Après La Démission De Gantz

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dissous le cabinet de guerre suite à la démission fracassante du centriste Benny Gantz. Une manœuvre politique visant à couper l'herbe sous le pied des ministres d'extrême droite ? Découvrez les dessous de cette décision...

Les récents événements au sein du gouvernement israélien ont pris une tournure inattendue avec la dissolution soudaine du cabinet de guerre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cette décision intervient quelques jours seulement après la démission fracassante du ministre de la Défense Benny Gantz, leader du parti centriste Bleu et Blanc. Quelles sont les implications politiques de ce chamboulement ? Netanyahu cherche-t-il à contrer l’influence grandissante de l’extrême droite au sein de son gouvernement ?

La démission de Gantz, élément déclencheur

La semaine dernière, Benny Gantz a annoncé sa démission du gouvernement d’union nationale formé il y a quelques mois avec le Likoud de Benjamin Netanyahu. Invoquant des désaccords profonds sur la gestion de la crise sécuritaire et les tensions croissantes avec les Palestiniens, Gantz a mis fin à une alliance fragile qui avait permis à Israël d’éviter de justesse de nouvelles élections anticipées.

Selon les observateurs, le départ de Gantz a considérablement affaibli Netanyahu, le privant d’un précieux allié centriste face aux revendications de plus en plus pressantes de ses partenaires d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich. Ces derniers militent ouvertement pour une ligne dure envers les Palestiniens et un renforcement de la colonisation en Cisjordanie occupée.

Le cabinet de guerre, un outil devenu encombrant

C’est dans ce contexte tendu que Netanyahu a pris la décision de dissoudre le cabinet de guerre, une instance mise en place après l’attaque meurtrière du 7 octobre dernier. Officiellement, le Premier ministre a justifié ce choix par le fait que le cabinet n’était « plus nécessaire » en l’absence de Gantz, ses fonctions étant transférées au cabinet de sécurité restreint.

Mais en coulisses, beaucoup y voient surtout une manœuvre politique visant à couper l’herbe sous le pied de Ben Gvir et Smotrich. En effet, les deux ministres d’extrême droite lorgnaient sur le cabinet de guerre pour peser davantage sur les décisions sécuritaires et la gestion du conflit avec le Hamas à Gaza et en Cisjordanie.

Le cabinet de guerre était une condition préalable à la création de ce gouvernement d’unité nationale. Avec le départ de M. Gantz du gouvernement, le cabinet n’est plus nécessaire.

David Mencer, porte-parole de Benjamin Netanyahu

Netanyahu reprend la main, mais pour combien de temps ?

En dissolvant préemptivement cette instance, Netanyahu réaffirme son autorité et sa mainmise sur le processus décisionnel en matière de défense et de sécurité. Une façon de rappeler à ses partenaires d’extrême droite qu’il entend rester le seul maître à bord, malgré leurs ambitions croissantes.

Mais il n’est pas certain que cela suffise à apaiser les tensions au sein de la coalition, ni à endiguer la montée en puissance de l’extrême droite radicale. Fragilisé par le départ de Gantz et contesté au sein même de son parti, Netanyahu semble engagé dans un bras de fer périlleux dont l’issue reste incertaine.

Une chose est sûre : la donne politique en Israël est en train de changer rapidement, et la dissolution du cabinet de guerre n’est peut-être que le premier acte d’une recomposition plus profonde. Reste à savoir si Netanyahu parviendra à garder le contrôle de son gouvernement hétéroclite, ou si l’extrême droite finira par lui forcer la main, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur le processus de paix et la stabilité régionale.

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