Une nouvelle escalade de tensions secoue le Moyen-Orient alors qu’Israël et les rebelles houthis du Yémen s’affrontent par attaques interposées. Après une frappe des houthis ayant blessé 16 personnes à Tel-Aviv samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis dimanche de riposter « avec force et détermination » contre le groupe yéménite soutenu par l’Iran.
Dans une vidéo diffusée par son bureau, M. Netanyahu a averti : « De la même manière que nous avons agi avec force contre les bras armés de l’axe du mal iranien, nous agirons contre les Houthis (…) avec force, détermination et sophistication ». Une menace qui fait craindre une aggravation du conflit déjà dévastateur qui ravage le Yémen depuis 2014.
Une attaque inédite des houthis en Israël
Selon des sources proches du dossier, les rebelles houthis ont revendiqué le tir d’un missile balistique vers Tel-Aviv dans la nuit de vendredi à samedi, faisant 16 blessés légers, principalement à cause d’éclats de verre. Un acte présenté par le groupe comme un geste de « solidarité avec le peuple palestinien » et de « représailles à l’agression israélienne » contre le Yémen.
C’est la première fois que les houthis, qui contrôlent de larges portions du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, visent directement le cœur d’Israël. Jusqu’ici, leurs attaques se concentraient sur des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden qu’ils accusent d’être liés à l’État hébreu. Cette frappe marque donc un tournant majeur.
Une riposte immédiate des États-Unis et d’Israël
Quelques heures seulement après l’attaque, l’aviation américaine est entrée en action, frappant des installations militaires des houthis à Sanaa. D’après le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), des dépôts de missiles, des centres de commandement et des drones ont été visés.
De son côté, Tsahal a bombardé des ports et des infrastructures énergétiques contrôlés par les rebelles au Yémen, tuant neuf personnes selon un responsable houthi. Benjamin Netanyahu avait alors lancé un premier avertissement : « Celui qui frappe Israël paiera un prix très fort ».
« Nous n’agissons pas seuls », a souligné dimanche Benjamin Netanyahu. « Les Etats-Unis, ainsi que d’autres pays, voient les Houthis comme une menace non seulement contre le transport maritime international, mais aussi contre l’ordre mondial ».
Une guerre qui s’enlise et s’étend
Ces nouveaux affrontements s’inscrivent dans le cadre de la guerre qui déchire le Yémen depuis octobre 2023, suite à une offensive majeure du Hamas palestinien contre Israël. Depuis, les houthis ont multiplié les tirs de missiles et de drones en direction du territoire israélien, généralement interceptés ou ne causant que des dégâts matériels.
Mais en juillet dernier, la mort d’un civil israélien tué par un drone tiré du Yémen avait provoqué un raid aérien meurtrier sur le port de Hodeida, faisant craindre une internationalisation accrue du conflit. L’Iran, parrain des houthis, est régulièrement accusé par Israël de déstabiliser la région à travers ses alliés.
Alors que le Yémen s’enfonce dans une crise humanitaire catastrophique, la communauté internationale peine à trouver une issue diplomatique. Les derniers événements risquent d’aggraver encore la situation, alors que les grandes puissances, Israël en tête, semblent déterminées à contrer l’influence iranienne par la force. Un engrenage dangereux dans une poudrière à ciel ouvert.
