Alors que les tensions s’intensifient entre Israël et le Liban, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a adressé un avertissement sévère aux Libanais. Dans un message vidéo publié mardi soir, il a menacé le pays du Cèdre de subir des « destructions » similaires à celles infligées à Gaza si le Hezbollah n’est pas désarmé.
Un ultimatum lancé au peuple libanais
Benyamin Netanyahou a exhorté la population libanaise à se « libérer du Hezbollah » afin de mettre fin à la guerre et permettre au Liban de « prospérer à nouveau ». Il a accusé la milice chiite d’avoir « détruit » le pays en le transformant en « dépôt d’armes et de munitions ». Le chef du gouvernement israélien a assuré que les Libanais avaient « l’occasion de sauver le Liban avant qu’il ne tombe dans l’abîme d’une longue guerre ».
Libérez votre pays du Hezbollah pour que cette guerre puisse prendre fin. Libérez-vous du Hezbollah pour que votre pays puisse à nouveau prospérer.
– Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien
Élimination de chefs du Hezbollah revendiquée
Dans son allocution, Benyamin Netanyahou s’est aussi félicité d’avoir « éliminé des milliers de terroristes », parmi lesquels l’ancien secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, ainsi que son successeur présumé Hachem Safieddine. Le contact avec ce dernier a été « perdu » depuis des frappes sur Beyrouth vendredi dernier. Le bilan exact de cette frappe est toujours « en cours d’évaluation » selon Tsahal.
Extension de l’offensive terrestre israélienne
Parallèlement à ces déclarations, l’armée israélienne a élargi mardi son offensive terrestre dans le sud du Liban, visant à asphyxier le Hezbollah. Le ministre de la Défense Yoav Gallant a assuré que le mouvement chiite était désormais « une organisation meurtrie et brisée » ayant subi d’importants dégâts dans ses capacités.
Depuis le début des hostilités le 23 septembre, les frappes israéliennes ont fait plus de 1 110 morts au Liban. L’ONU redoute que le pays n’entre « dans la même spirale catastrophique » que l’enclave palestinienne de Gaza, théâtre de plusieurs guerres dévastatrices avec Israël ces dernières années.
Un appel à fuir les zones dangereuses
Ce n’est pas la première fois que Benyamin Netanyahou s’adresse directement aux Libanais dans cette crise. Fin septembre, il les avait déjà appelés à fuir les zones dangereuses dans un message pouvant être interprété comme une tentative de retourner une partie de la population contre le Hezbollah, qui divise dans ce pays multiconfessionnel.
Mais cette nouvelle mise en garde sonne comme un ultimatum alors qu’Israël semble déterminé à poursuivre son offensive jusqu’à affaiblir durablement la milice chiite, quitte à plonger le Liban dans un chaos similaire à celui de Gaza. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du pays du Cèdre, pris en étau entre les menaces israéliennes et l’emprise du Hezbollah sur son territoire.