Une frappe aérienne israélienne contre une école de l’ONU dans la bande de Gaza a fait au moins 40 morts tôt ce jeudi 6 juin, dont des femmes et des enfants selon le mouvement Hamas. L’armée israélienne affirme que l’école abritait une base du groupe islamiste, mais l’ampleur des pertes civiles soulève des questions sur la nécessité et la proportionnalité d’une telle attaque.
Une école visée, des dizaines de civils tués
Selon l’armée israélienne, des avions de combat ont mené “une frappe précise sur une base du Hamas placée à l’intérieur d’une école de l’Unrwa”, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Tsahal fait état de “plusieurs terroristes tués” mais le Hamas parle d’un “horrible massacre” et d’un “nombre considérable de martyrs et de blessés” parmi les civils.
Le bureau des médias du Hamas a déclaré que 40 personnes avaient été tuées, dont 14 enfants et 9 femmes. Une source médicale a confirmé ce bilan. L’école, située dans la région de Nousseirat, pourrait avoir été touchée à plusieurs reprises selon l’Unrwa.
Tsahal accuse le Hamas d’utiliser l’école comme base
L’armée israélienne affirme que des “terroristes du Hamas et du Djihad islamique” ayant participé à une attaque meurtrière contre des communautés du sud d’Israël le 7 octobre “opéraient dans cette enceinte”. Selon Tsahal, ils ont “dirigé leur campagne de terreur depuis la zone de l’école tout en l’exploitant et en l’utilisant comme abri”.
Des terroristes du Hamas et du Djihad islamique appartenant aux forces Nukhba et ayant participé à l’attaque meurtrière contre des communautés du sud d’Israël le 7 octobre dernier opéraient dans cette enceinte.
– Communiqué de l’armée israélienne
Des questions sur la nécessité d’une telle frappe
Si la présence de combattants dans l’école semble avérée, le lourd bilan en vies civiles, notamment chez les enfants, interroge sur la nécessité et la proportionnalité d’une telle attaque. Même en admettant que l’école ait été utilisée à des fins militaires par le Hamas, ce qui constituerait une violation du droit international humanitaire, la riposte devait-elle être si meurtrière ?
Selon le droit international, Israël a certes le droit de se défendre contre les attaques du Hamas. Mais il doit respecter les principes de distinction entre civils et combattants, de proportionnalité dans l’usage de la force, et de précaution dans l’attaque pour épargner au maximum les civils. Le nombre élevé de victimes non-combattantes soulève des doutes sur le respect de ces principes dans ce cas précis.
Un nouveau drame dans un conflit sans fin
Cette frappe meurtrière est un nouvel épisode sanglant dans le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies. Malgré les multiples processus de paix, la violence n’a jamais cessé entre Israël et les groupes armés palestiniens, au premier rang desquels le Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007.
Depuis le début du blocus israélien sur ce territoire, les habitants de Gaza vivent dans des conditions très difficiles, confrontés au chômage, à la pauvreté et aux pénuries. La frustration et le désespoir nourrissent un terreau favorable à la radicalisation et à la violence.
Dans ce contexte, les écoles de l’Unrwa jouent un rôle crucial en offrant une éducation et un espoir à des milliers d’enfants réfugiés. Mais elles se retrouvent aussi parfois prises entre deux feux, vulnérables aux attaques des deux camps comme l’illustre tragiquement cette frappe.
Un besoin urgent de désescalade et de dialogue
Face à ce nouveau drame, la communauté internationale a appelé à une désescalade immédiate et à la retenue de toutes les parties. L’ONU, l’Union européenne et de nombreux pays ont condamné la frappe et exhorté Israël à respecter le droit international humanitaire.
Mais au-delà des condamnations, c’est un véritable processus de paix qu’il faut relancer d’urgence pour sortir de l’engrenage de la violence. Seul un dialogue inclusif, abordant toutes les questions litigieuses comme le statut de Jérusalem, les colonies, les frontières et le sort des réfugiés, permettra de construire une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
Sans cela, la tragédie de cette école bombardée à Gaza risque hélas de se répéter encore et encore, ensevelissant chaque fois un peu plus l’espoir d’une réconciliation. Il est temps que la raison l’emporte sur les armes, pour qu’enfin les enfants de Gaza et d’Israël puissent grandir en paix et en sécurité. C’est tout le sens du combat pour la paix que nous devons continuer à mener, envers et contre tout.