Alors que le conflit entre Israël et le Liban perdure depuis la mi-septembre 2023, une lueur d’espoir semble poindre. D’après une source proche du dossier, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a récemment fait état de “certains progrès” en vue d’un cessez-le-feu. Une avancée toutefois conditionnée à la satisfaction des exigences d’Israël, considérées comme un prérequis non négociable.
Parmi les conditions évoquées figure en premier lieu le désarmement du Hezbollah, mouvement islamiste dont la présence à proximité de la frontière israélo-libanaise représente une menace constante aux yeux de l’État hébreu. Un éloignement significatif des combattants est également requis. Mais au-delà de la conclusion d’un accord, c’est bien sa pérennité qui cristallise les inquiétudes.
Le principal défi consistera à faire respecter ce qui aura été convenu.
Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères
Israël seul garant d’un respect des engagements ?
Pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, seul Israël est en mesure d’assurer le respect d’un éventuel accord dans le sud du Liban. Une position qui remet en cause le rôle dévolu jusqu’à présent à la Force intérimaire des Nations Unies (Finul), présente dans la zone depuis 1978 afin de servir de tampon avec l’État hébreu. Sa mission : surveiller la Ligne bleue, cette démarcation fixée par l’ONU entre les deux pays.
Sur le terrain, l’intensité des combats ne faiblit pas. Depuis la mi-septembre, l’armée israélienne mène une vaste offensive contre les positions du Hezbollah en territoire libanais. Un “front de soutien” ouvert par le mouvement chiite en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, eux-mêmes ciblés par une opération de grande envergure lancée par Tsahal en représailles à une attaque du Hamas le 7 octobre.
Une population civile meurtrie des deux côtés de la frontière
Au cœur de ce cycle de violences, les populations civiles paient un lourd tribut. Israéliens comme Libanais ont été contraints par dizaines de milliers de fuir leur foyer pour échapper aux bombardements et aux tirs de roquettes. Une situation humanitaire préoccupante qui suscite une intense activité diplomatique pour tenter d’y mettre un terme.
Plusieurs tentatives de médiation impliquant notamment les États-Unis et la France se sont succédé ces dernières semaines, mais sans résultat probant jusqu’ici. Les récents propos de Gideon Saar laissent cependant entrevoir une évolution positive, même si la prudence reste de mise au vu des obstacles à surmonter.
Vers une désescalade progressive ou une paix durable ?
Si un cessez-le-feu, même précaire, permettrait de stopper l’engrenage de la violence et d’épargner les civils, seul un accord global est susceptible d’amener une paix pérenne. Cela passe inévitablement par une prise en compte des revendications de part et d’autre, mais aussi et surtout par un changement de paradigme.
Car au-delà des intérêts stratégiques et sécuritaires, c’est bien la capacité à dépasser les clivages et les rancœurs du passé qui conditionnera l’avenir des relations entre Israël et le Liban. Un défi de taille, mais vital pour offrir aux générations futures de la région un horizon pacifié, tourné vers la coopération plutôt que la confrontation.
Il n’y aura pas de paix durable sans une volonté sincère de part et d’autre de tourner la page des conflits.
Un diplomate occidental
Les prochaines semaines s’annoncent donc cruciales. Si les discussions en cours débouchent effectivement sur un cessez-le-feu, il ne s’agira que d’une première étape. Le chemin vers une normalisation complète des relations entre les deux voisins s’avère encore long et semé d’embûches. Mais chaque pas en avant, aussi modeste soit-il, représente un espoir supplémentaire de voir enfin s’instaurer une paix juste et durable dans cette région meurtrie. Une aspiration commune à tous les peuples du Proche-Orient, lassés de décennies d’affrontements fratricides.