Le spectre d’une nouvelle guerre au Proche-Orient n’a jamais été aussi présent. Depuis près d’un mois, Israël et le Liban s’affrontent dans une escalade militaire sans précédent. Malgré les appels au cessez-le-feu de la communauté internationale, aucun des deux camps ne semble prêt à déposer les armes. Au contraire, les menaces et les promesses de représailles fusent de part et d’autre.
Netanyahou inflexible face à Macron
Lors d’un échange téléphonique mardi avec le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé son opposition à un “cessez-le-feu unilatéral” avec le Liban. Une position ferme qui laisse peu d’espoir quant à une résolution rapide du conflit. D’après une source proche du dossier, Netanyahou aurait déclaré vouloir continuer à frapper “sans pitié” le Hezbollah, le mouvement chiite pro-iranien basé au Liban.
Et les actes suivent les paroles. L’aviation israélienne bombarde quotidiennement le sud du Liban, bastion du Hezbollah, ainsi que la capitale Beyrouth. Une campagne que les États-Unis, allié traditionnel d’Israël, ont qualifié d'”inacceptable”. Mais Netanyahou l’a martelé : Israël décidera de sa réponse en fonction de son “intérêt national”.
“Nous écoutons les opinions des États-Unis, mais nous prendrons nos décisions finales en fonction de notre intérêt national”
– Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien
Le Hezbollah promet une “nouvelle équation”
Face à l’intransigeance israélienne, le Hezbollah ne compte pas rester les bras croisés. Son numéro deux, Naïm Qassem, a annoncé mardi une “nouvelle équation” dans le conflit. Objectif : faire ressentir à Israël de la “douleur”. Des menaces qui se sont rapidement concrétisées avec une attaque de drone dimanche sur une base militaire près de Haïfa, faisant quatre morts côté israélien. La frappe “la plus meurtrière” du Hezbollah en près d’un mois selon l’armée israélienne.
Le mouvement chiite affirme aussi avoir abattu plusieurs drones israéliens et être engagé dans des “combats rapprochés” avec Tsahal, qui mène des incursions terrestres dans le sud du Liban. Des informations impossibles à vérifier de source indépendante, mais qui témoignent de l’intensité des affrontements.
Une pluie de projectiles s’abat sur Israël
Et la pression ne retombe pas sur Israël. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée a fait état de 50 nouveaux projectiles tirés depuis le Liban. Une salve de “missiles” selon le Hezbollah. Certains ont été interceptés par le bouclier antimissile israélien, mais d’autres ont atteint leur cible, sans faire de victimes cette fois-ci.
Au total, ce sont des centaines de roquettes qui se sont abattues sur le nord d’Israël depuis le début du conflit. Une situation qui pousse des milliers d’Israéliens à se terrer dans les abris. Les sirènes d’alerte retentissent plusieurs fois par jour, rappelant à la population que la menace est constante.
Israël menacé sur plusieurs fronts
Et comme si la situation n’était pas assez compliquée pour Israël, le pays doit aussi gérer la menace des missiles balistiques iraniens. Le 1er octobre, Téhéran a tiré quelque 200 missiles en représailles à l’assassinat d’un général des Gardiens de la Révolution dans une frappe israélienne au Liban.
D’après le Washington Post, Netanyahou envisagerait de frapper en retour des sites militaires en Iran, et non des infrastructures civiles. Une orientation stratégique lourde de conséquences, qui risquerait d’embraser toute la région.
Un cessez-le-feu est-il possible ?
Au milieu de ce déchaînement de violence, les appels au cessez-le-feu se multiplient. Emmanuel Macron presse Israël d’y consentir. L’ONU exhorte les deux parties à la retenue. Même le Hezbollah, par la voix de Naïm Qassem, affirme que “la solution est un cessez-le-feu”. Mais pour l’instant, ni Israël ni le mouvement chiite ne semblent prêts à faire le premier pas. Chacun pose ses conditions, inacceptables pour l’autre.
Résultat, le engrenage guerrier se poursuit, faisant chaque jour de nouvelles victimes. Des civils pour beaucoup. À ce rythme, le spectre d’une guerre totale entre Israël et le Liban n’a jamais été aussi présent. Un scénario catastrophe qui emporterait toute la région dans son sillage. Il est plus que temps pour la diplomatie de reprendre la main. Avant qu’il ne soit trop tard.