7 octobre 2023, 6h29. Pour les Israéliens comme pour les Palestiniens, cette date restera à jamais gravée dans les mémoires. Ce matin-là, le Hamas déclenche une attaque terroriste d’une ampleur inédite, plongeant la région dans un conflit dévastateur qui durera 468 jours. Quinze mois d’enfer, ponctués de massacres, de peur et de souffrances. Alors qu’un cessez-le-feu fragile vient d’entrer en vigueur, le bilan est lourd et amer. Retour sur une guerre qui laisse le Proche-Orient exsangue.
Le choc du 7 octobre
Ce samedi matin d’octobre s’annonçait pourtant calme et ensoleillé sur la région. Mais à 6h29 précises, les sirènes d’alerte retentissent à travers tout Israël. En quelques minutes, des centaines de roquettes s’abattent sur les villes du sud et du centre du pays. L’offensive surprise du Hamas fait des dizaines de victimes dès les premières heures et sème la panique au sein de la population israélienne.
La riposte de Tsahal ne se fait pas attendre. Dans la journée, l’aviation israélienne bombarde massivement la bande de Gaza, visant les infrastructures du Hamas mais causant aussi de nombreuses victimes civiles. Ce n’est que le début d’une spirale meurtrière qui va durer de longs mois.
Engrenage de violences
Au fil des semaines, le conflit s’enlise. Malgré la puissance de feu israélienne, le Hamas parvient à maintenir ses tirs de roquettes sur Israël, causant des dégâts et semant la terreur. De son côté, Tsahal intensifie ses raids sur Gaza mais peine à enrayer les capacités militaires des groupes armés palestiniens.
Les appels à la retenue de la communauté internationale restent vains. Les tentatives de médiation échouent les unes après les autres, tant les positions sont irréconciliables. Pendant ce temps, les victimes s’accumulent des deux côtés et les destructions s’amplifient, en particulier dans la bande de Gaza.
L’horreur des massacres
Au plus fort de la guerre, plusieurs événements tragiques marquent les esprits. Le 12 février 2024, un raid israélien dévastateur sur un camp de réfugiés de Gaza fait plus de 200 morts, en majorité des civils. Les images des corps déchiquetés, dont de nombreux enfants, suscitent une vague d’indignation internationale.
Quelques jours plus tard, le Hamas commet à son tour un massacre en lançant un tir de barrage sur une école du sud d’Israël, tuant 53 personnes dont 38 élèves. Le pays est en état de choc. Les appels à l’écrasement total du Hamas se multiplient.
Ces massacres ont été un point de non-retour dans le conflit. Après cela, plus personne ne pouvait imaginer une issue pacifique.
Un diplomate occidental
Vers l’épuisement
Malgré l’intensité des combats, aucun des deux camps ne parvient à prendre un avantage décisif. Côté israélien, la population vit dans la peur permanente des roquettes, des infiltrations et des attentats. L’économie tourne au ralenti, la cohésion sociale s’effrite.
À Gaza, c’est un véritable désastre humanitaire qui est en cours. Les bombardements ont détruit une grande partie des infrastructures, privant la population d’eau, d’électricité, de soins. La pauvreté et le désespoir n’ont jamais été aussi criants.
Au bout de 15 mois d’une guerre d’usure, les deux sociétés sont à bout de souffle. Un sentiment partagé que cette situation ne peut plus durer s’installe, ouvrant enfin la voie à des négociations.
Un cessez-le-feu en demi-teinte
Après d’âpres tractations, un cessez-le-feu est finalement conclu le 16 janvier 2025. Si les armes se taisent, le soulagement est teinté d’amertume des deux côtés. Aucun camp ne sort vainqueur de cet affrontement dévastateur.
En Israël, le cessez-le-feu est vécu comme une déception. L’objectif de mettre un terme définitif aux tirs de roquettes n’a pas été atteint. La question des soldats capturés par le Hamas reste en suspens. Un sentiment d’inachevé domine.
À Gaza, si la fin des combats est un soulagement, tous les regards se tournent désormais vers l’immense chantier de la reconstruction. Les dégâts sont titanesques et il faudra des années pour effacer les stigmates de cette guerre.
Bilan et leçons
Au terme de ces 15 mois d’affrontements, le bilan est effroyable. On estime à plus de 6000 le nombre de victimes côté palestinien, en grande majorité des civils. Côté israélien, on déplore près de 500 morts, dont une centaine de soldats.
Au-delà des pertes humaines, ce sont deux sociétés profondément traumatisées qui doivent désormais se reconstruire. La confiance entre Israéliens et Palestiniens n’a jamais été aussi basse, hypothéquant un peu plus les chances d’une paix future.
Nous sortons tous perdants de cette guerre. Il n’y a aucune gloire à tirer de ce bain de sang. La seule leçon est que la violence n’apportera jamais de solution durable.
Un responsable israélien
Alors que les armes se sont tues, les plaies de ces longs mois de conflit sont loin d’être refermées. Chacun sait que la situation reste explosive et qu’une nouvelle étincelle pourrait rapidement rallumer un brasier mal éteint. L’avenir dira si les leçons de cette guerre auront été retenues. Mais le chemin vers une paix véritable au Proche-Orient semble encore bien long et semé d’embûches.