Un récent rapport d’un comité spécial de l’ONU, chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, a suscité l’indignation en Israël. Selon ce document qui doit être présenté lundi à l’Assemblée générale des Nations unies, les méthodes employées par l’État hébreu dans la bande de Gaza “correspondent aux caractéristiques d’un génocide”. Des accusations immédiatement rejetées par le gouvernement israélien.
Le ministère israélien des Affaires étrangères dénonce un rapport “biaisé” et “anti-israélien”
Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, Oren Marmorstein, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, a qualifié le rapport onusien d'”exemple consternant de la transformation de l’ONU en une organisation utilisée comme pion par des terroristes”. Pour la diplomatie israélienne, il s’agit de “fausses affirmations”. Elle souligne que l’offensive menée depuis plus d’un an contre le Hamas à Gaza a pour seul objectif de “démanteler les installations terroristes” du mouvement islamiste palestinien.
Israël accuse le Hamas d’utiliser les civils comme “boucliers humains”
Comme il le fait régulièrement, le ministère israélien affirme que c’est le Hamas qui “utilise les civils comme boucliers humains” et non pas Israël qui vise “la population de Gaza”. Il assure par ailleurs qu’Israël “reste pleinement déterminé à faciliter l’acheminement continu de l’aide”, laissant entendre que l’ONU a failli dans sa mission de distribuer l’assistance internationale aux Gazaouis.
Les ONG dénoncent des obstacles au travail humanitaire à Gaza
Une version des faits contestée par les organisations humanitaires, y compris celles des Nations unies, qui affirment se heurter régulièrement à d’importants blocages, notamment administratifs, pour opérer dans le territoire palestinien assiégé et en proie à une grave crise humanitaire. Selon elles, Israël entrave l’acheminement de l’aide indispensable aux populations civiles de Gaza.
Washington “désapprouve sans équivoque” les conclusions du rapport
Les États-Unis, allié historique d’Israël, ont d’ores et déjà exprimé leur désaccord avec les conclusions du comité onusien. L’administration américaine a jugé les accusations de génocide “infondées”, apportant ainsi son soutien à la position israélienne sur ce dossier hautement sensible.
Bilan très lourd du conflit déclenché en octobre 2023
La guerre actuelle a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël, depuis la bande de Gaza. Selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels, les affrontements ont fait 1206 morts côté israélien, en majorité des civils, incluant les personnes tuées ou décédées en captivité à Gaza. De son côté, le Hamas fait état de 43 846 Palestiniens tués dans les frappes de représailles israéliennes, là aussi principalement des civils. Des chiffres jugés crédibles par l’ONU.
La question des victimes civiles au cœur des débats
Au-delà de la guerre des chiffres, la question des victimes civiles reste l’une des plus épineuses. Israël affirme tout mettre en œuvre pour les épargner, accusant le Hamas de les utiliser comme “boucliers humains”. Mais pour les organisations de défense des droits humains, l’ampleur des pertes civiles à Gaza démontre au contraire qu’Israël ne prend pas les précautions nécessaires, voire commet délibérément des crimes de guerre. Un débat loin d’être tranché, comme l’illustrent les réactions au rapport onusien.
L’avenir de l’enquête internationale en question
Reste à savoir quel sera l’impact de ce document explosif. Si les États-Unis le rejettent déjà, il pourrait trouver un écho auprès d’autres pays, notamment au sein du mouvement des non-alignés. Certains réclament depuis des mois une enquête internationale indépendante sur les crimes présumés commis par les deux parties. Mais Israël s’y oppose catégoriquement, y voyant une remise en cause de son droit à se défendre face au Hamas. La bataille diplomatique ne fait sans doute que commencer autour de ce rapport qui risque d’enflammer encore un peu plus les tensions.