Alors que les tensions ne cessent de s’intensifier entre Israël et les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza, l’armée israélienne vient de faire une annonce choc. Selon ses porte-paroles, une vingtaine de tunnels de contrebande auraient été découverts dans la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte, près de la ville de Rafah.
Ces tunnels seraient utilisés par les mouvements armés, en particulier le Hamas qui contrôle Gaza, pour faire passer clandestinement armes et matériel. Israël y voit la preuve que le blocus imposé au territoire depuis plus de 15 ans est contourné et que les groupes palestiniens continuent de se renforcer militairement.
Le Hamas dénonce une “manipulation” israélienne
Mais du côté palestinien, on crie à la manipulation. Un porte-parole du Hamas a démenti catégoriquement l’existence de ces tunnels, affirmant qu’Israël cherche ainsi à “justifier son agression” contre Gaza :
Il n’y a aucun tunnel de contrebande à la frontière. C’est un mensonge grossier de l’occupant pour légitimer ses crimes à Rafah et dans toute la bande de Gaza.
– Porte-parole du Hamas
L’Égypte a également nié l’existence de tels tunnels de son côté de la frontière. Les autorités du Caire coopèrent étroitement avec Israël pour sécuriser la zone et empêcher les trafics.
Une escalade militaire qui s’accélère
Ces accusations surviennent dans un contexte d’escalade militaire entre Israël et le Hamas. Depuis plusieurs jours, l’aviation israélienne bombarde intensivement des cibles dans la bande de Gaza, visant selon elle des infrastructures des groupes armés.
En face, le Hamas et le Jihad islamique tirent des roquettes vers le territoire israélien, la plupart interceptées par le bouclier anti-missile Dôme de fer. Mais certaines touchent des villes du sud d’Israël, faisant des dégâts et des blessés.
Rafah, à la pointe sud de Gaza, est devenu l’épicentre des combats. La ville a subi de lourds bombardements et les affrontements y font rage entre forces spéciales israéliennes et combattants palestiniens.
La communauté internationale appelle à la retenue
Face à ce regain de violences, la communauté internationale s’inquiète et appelle les deux camps à la “retenue”. L’ONU, les États-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté Israël et les Palestiniens à interrompre les hostilités pour éviter une aggravation :
Nous demandons à toutes les parties de désamorcer immédiatement les tensions, de mettre fin aux provocations et aux actes de violence. Seul un retour au calme et au dialogue peut sortir de l’impasse.
– Porte-parole du Département d’État américain
Mais sur le terrain, l’engrenage de la violence semble difficile à enrayer. Chaque camp rejette la responsabilité sur l’autre et campe sur ses positions. Même si l’intensité des combats fluctue, l’accalmie n’est jamais durable et laisse vite place à de nouveaux accès de fièvre.
Un conflit insoluble ?
Ce nouvel épisode illustre une fois de plus le caractère apparemment insoluble du conflit israélo-palestinien. Malgré des décennies de négociations, d’initiatives diplomatiques et de plans de paix, Israéliens et Palestiniens ne parviennent pas à s’entendre sur les fondamentaux :
- La création d’un État palestinien viable et souverain
- Le statut de Jérusalem
- Le droit au retour des réfugiés palestiniens
- La colonisation israélienne en Cisjordanie
Depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas à Gaza en 2007 et la rupture entre Palestiniens, le processus de paix est totalement dans l’impasse. La bande de Gaza, sous blocus, s’enfonce dans la pauvreté et le désespoir, terreau des radicalismes.
Israël, lui, se sent en position de force et n’entend rien lâcher. Le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays prône la manière forte contre les Palestiniens. Dans ce contexte, difficile d’entrevoir une issue au conflit, sinon sa perpétuation indéfinie, avec son lot de souffrances et de drames humains.