Les tensions s’intensifient une nouvelle fois au Proche-Orient. Tôt ce matin, l’armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes contre des cibles des rebelles Houthis au Yémen. Cette contre-attaque fait suite à l’interception par Israël d’un missile sol-sol tiré depuis le territoire yéménite en direction de son centre névralgique. Dans le même temps, l’État hébreu est accusé par l’ONG Human Rights Watch (HRW) de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza en restreignant l’accès à l’eau des Palestiniens.
Israël riposte aux tirs de missiles des Houthis
D’après un communiqué de l’armée israélienne, des chasseurs de Tsahal ont visé des « cibles militaires appartenant au régime terroriste des Houthis ». Ports, infrastructures énergétiques, installations de stockage d’armes : les frappes se sont concentrées sur des sites stratégiques de la capitale Sanaa et de l’ouest du Yémen, utilisés par la rébellion chiite pour soutenir ses opérations.
Cette démonstration de force est une réponse directe à un tir de missile sol-sol depuis le Yémen, qui a contraint des millions d’Israéliens à se réfugier dans des abris dans la nuit. Bien qu’intercepté par le bouclier antimissile, cet énième projectile témoigne de la menace persistante aux frontières de l’État hébreu.
Un avertissement ferme aux Houthis et à leurs soutiens
Pour le ministre israélien de la Défense Israël Katz, il s’agissait de viser des « infrastructures stratégiques » de la rébellion. Un message on ne peut plus clair :
Quiconque lève la main sur l’État d’Israël aura la main coupée, quiconque frappe sera frappé sept fois plus fort.
Israël Katz, ministre israélien de la Défense
Une mise en garde qui vise aussi l’Iran, principal soutien des Houthis. Téhéran a d’ailleurs dénoncé une « violation flagrante du droit international » par Israël. Mais l’État hébreu ne compte pas relâcher la pression face aux attaques répétées.
HRW accuse Israël de « génocide » à Gaza
Malgré sa posture offensive au Yémen, Israël est pointé du doigt pour ses agissements dans la bande de Gaza. Un rapport de Human Rights Watch l’accuse de créer volontairement des conditions de vie intenables pour les Palestiniens en limitant notamment leur accès à l’eau :
Les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l’humanité d’extermination, et d’actes de génocide.
Human Rights Watch
Des allégations fermement rejetées par l’État hébreu, qui dénonce des « mensonges éhontés » et une « propagande anti-israélienne ». Mais ces accusations interviennent plus d’un an après le début d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas à Gaza, et sur fond de plaintes pour génocide déposées contre Israël par plusieurs pays à l’initiative de l’Afrique du Sud.
Une région sous très haute tension
Entre sa confrontation avec les Houthis, son offensive contre le Hamas et le Hezbollah, et les opérations contre les équipements militaires du régime syrien, Israël est en première ligne sur de multiples fronts. Une posture offensive assumée pour contrer l’influence grandissante de l’Iran, mais qui maintient toute la région sous pression.
La communauté internationale s’inquiète d’une dangereuse escalade, alors que les espoirs de relance du processus de paix israélo-palestinien s’amenuisent. Dans ce contexte explosif, le moindre incident pourrait dégénérer en confrontation ouverte aux conséquences dévastatrices.