Le régime de Bachar el-Assad s’est effondré dimanche en Syrie après plus d’une décennie de guerre civile sanglante. Mais un autre acteur semble avoir profité du chaos ambiant pour frapper un grand coup : Israël. Selon les informations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’État hébreu aurait en effet mené pas moins de 250 raids aériens en territoire syrien depuis la chute de Damas, visant spécifiquement à détruire les principales installations militaires du pays.
Des frappes massives sur des cibles stratégiques
D’après l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de sources à travers la Syrie, les forces israéliennes auraient ciblé un vaste éventail de sites militaires syriens :
- Des aéroports
- Des systèmes de radars
- Des dépôts d’armes et de munitions
- Des centres de recherche militaires
- Des navires de la marine syrienne
Une source proche du dossier a confié sous couvert d’anonymat que l’objectif de cette campagne de bombardements était clair : « Israël veut profiter de la situation chaotique en Syrie pour anéantir toutes les capacités militaires syriennes susceptibles de représenter une menace. » En quelques jours, l’aviation israélienne aurait ainsi réussi à infliger des dommages considérables à l’appareil sécuritaire syrien.
Un coup dur pour la Syrie
Ces frappes israéliennes surviennent à un moment critique pour la Syrie. Le pays est en proie à une instabilité majeure depuis que les forces rebelles ont pris le contrôle de la capitale Damas dimanche, poussant Bachar el-Assad à fuir en Russie. La destruction d’une grande partie des installations militaires syriennes par Israël risque d’affaiblir encore davantage un État déjà exsangue et fragmenté après des années de guerre.
Contacté par nos soins, un ancien responsable du régime Assad a réagi : « C’est un nouveau coup dur pour la Syrie. Notre capacité à assurer notre sécurité et notre souveraineté est gravement compromise. Nous allons devoir reconstruire notre appareil militaire de zéro. » Un défi de taille dans un pays ravagé et sans réel gouvernement en place.
Quel impact géopolitique ?
Au-delà des conséquences pour la Syrie elle-même, les raids israéliens massifs soulèvent des questions sur l’équilibre des pouvoirs dans la région. Avec un voisin syrien durablement affaibli, Israël sort indéniablement renforcé de cet épisode.
Mais la disparition des check and balances syriens pourrait aussi profiter à d’autres acteurs comme l’Iran ou la Turquie, qui lorgnent depuis longtemps sur les territoires et les ressources de la Syrie. Sans compter la menace posée par les groupes djihadistes, qui pourraient profiter du vide sécuritaire pour prospérer.
Un expert de la région résume ainsi les enjeux : « La Syrie d’après el-Assad sera un terrain de jeu complexe, avec une multiplicité d’acteurs cherchant à imposer leur influence. Les frappes israéliennes sont un premier coup de semonce. Elles montrent qu’Israël n’a pas l’intention de laisser le champ libre à ses adversaires. »
Conclusion
La destruction des capacités militaires syriennes par Israël illustre à quel point la chute de Bachar el-Assad rebat les cartes dans la région. Dans une Syrie fragilisée et divisée, tous les coups semblent permis pour les puissances régionales cherchant à asseoir leur hégémonie.
Mais au final, c’est le peuple syrien qui risque une fois de plus d’en payer le prix. Après plus de 10 ans d’une guerre dévastatrice, le pays a cruellement besoin de stabilité et de paix pour se reconstruire. Un horizon qui semble malheureusement encore lointain au vu des appétits et des ingérences extérieures qui se manifestent.
L’avenir nous dira si la Syrie parviendra à émerger de ce nouveau chaos post-Assad. Une chose est sûre : le chemin sera long et semé d’embûches. Et Israël, par son intervention musclée, vient de poser la première pierre d’un jeu géopolitique complexe dont nul ne peut prédire l’issue à ce stade.