Alors que les tensions persistent à la frontière nord d’Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé ce soir lors d’une allocution télévisée qu’un accord avait été trouvé au sein du cabinet de sécurité pour mettre en place un cessez-le-feu avec le Liban. Cette décision intervient après plusieurs jours d’affrontements intenses entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste Hezbollah.
Un cessez-le-feu conditionnel pour se recentrer sur l’Iran
Bien que la durée exacte de cette trêve n’ait pas été précisée, Netanyahu a tenu à souligner qu’Israël conserverait « une totale liberté d’action militaire » au Liban, en accord avec les États-Unis. Il a mis en garde le Hezbollah contre toute violation de l’accord ou tentative de réarmement, promettant une riposte immédiate en cas de non-respect des termes.
Le Premier ministre a justifié cette décision en évoquant la nécessité pour Israël de pouvoir se concentrer sur ce qu’il considère comme la menace principale : l’Iran. Selon lui, les multiples fronts sur lesquels son pays est engagé, du Hamas à Gaza aux Houthis au Yémen en passant par la Syrie et l’Irak, sont tous liés de près ou de loin à Téhéran.
Réapprovisionner les troupes et isoler le Hamas
Au-delà de la focalisation sur l’Iran, ce cessez-le-feu doit également permettre à Tsahal, l’armée israélienne, de « rafraîchir les troupes et de se réapprovisionner » en armes et en équipements afin « d’achever la mission » entreprise au Liban. Netanyahu en a aussi profité pour mentionner l’impact de cette trêve sur un autre front, celui de Gaza.
Lorsque le Hezbollah est hors jeu, le Hamas se retrouve seul (à Gaza). Notre pression va s’intensifier, et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages.
– Benjamin Netanyahu
Le sort incertain des déplacés du nord d’Israël
Malgré ces déclarations, le Premier ministre est resté évasif sur certains points cruciaux, notamment le sort des quelque 60 000 habitants du nord d’Israël qui ont dû fuir leurs foyers en raison des combats. Aucune date n’a été avancée quant à leur possible retour, laissant planer le doute sur les conséquences à long terme de cet énième épisode du conflit israélo-libanais.
Une paix durable encore lointaine
Si ce cessez-le-feu peut apparaître comme une accalmie bienvenue après l’escalade des derniers jours, il est loin de régler les causes profondes des tensions dans la région. Le Hezbollah reste une force avec laquelle il faudra compter au Liban, tandis que les ambitions régionales de l’Iran et le conflit israélo-palestinien demeurent des défis majeurs pour toute perspective de paix durable.
Les prochains jours seront décisifs pour juger de la solidité de cette trêve et de la capacité des différents acteurs à contenir les risques d’embrasement. La communauté internationale, États-Unis en tête, aura un rôle clé à jouer pour encourager le dialogue et éviter une nouvelle escalade qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour toute la région.