Les tensions restent vives à la frontière entre Israël et le Liban malgré l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis novembre dernier. Nabih Berri, président du Parlement libanais et allié du Hezbollah, accuse Israël de violer massivement la trêve négociée sous l’égide des États-Unis et de la France.
54 violations israéliennes dénoncées par le Liban
Selon un communiqué de Nabih Berri, qui a joué un rôle clé dans les négociations, les forces israéliennes auraient enfreint le cessez-le-feu à au moins 54 reprises depuis son entrée en vigueur le 27 novembre. Il appelle la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il respecte ses engagements et se retire du territoire libanais.
La France appelle au respect de la trêve
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a insisté auprès de son homologue israélien Gideon Saar sur « la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu au Liban ». Paris, avec Washington, parraine l’accord de trêve conclu en novembre pour mettre fin à deux mois d’affrontements entre Israël et le Hezbollah.
Frappes israéliennes en territoire libanais
Plusieurs incidents ont été rapportés ces derniers jours, témoignant de la fragilité du cessez-le-feu. Lundi, un drone israélien a visé un poste de l’armée libanaise dans la région du Hermel, à l’est du pays, faisant un blessé. Un civil a également été tué par une frappe près du village frontalier de Marjeyoun, dans le sud.
L’armée israélienne affirme avoir ciblé des « véhicules militaires opérant près d’un site de fabrication de missiles du Hezbollah » ainsi que des « infrastructures terroristes utilisées pour la contrebande d’armes ». Elle dit se réserver « une totale liberté d’action » si le mouvement chiite viole l’accord.
Un retrait des forces prévu par l’accord
La trêve du 27 novembre prévoit un retrait des forces israéliennes du Liban sous 60 jours. Tsahal y a lancé une offensive terrestre fin septembre, une semaine après le début de bombardements massifs contre le Hezbollah. Ce dernier doit quant à lui se replier au nord du fleuve Litani et démanteler ses infrastructures militaires dans le Sud.
Le Hezbollah avait ouvert les hostilités en lançant un « front de soutien » aux combattants palestiniens du Hamas, après leur attaque inédite contre le sud d’Israël début octobre. Ce nouveau cycle de violences intervient sur fond de paralysie politique au Liban et d’une escalade meurtrière entre Israéliens et Palestiniens.
La communauté internationale en alerte
Les violations répétées du cessez-le-feu inquiètent les médiateurs internationaux, qui craignent un embrasement dans cette région hautement inflammable. Les États-Unis et la France, garants de l’accord, intensifient les pressions diplomatiques pour éviter une reprise des combats.
Selon des sources proches du dossier, des émissaires américains et français multiplient les navettes entre Beyrouth, Jérusalem et les capitales arabes pour consolider la trêve. L’ONU a aussi renforcé sa force intérimaire déployée dans le sud du Liban, la FINUL, pour superviser le cessez-le-feu à la frontière israélo-libanaise.
Un équilibre précaire
Malgré ces efforts, la situation reste tendue et l’accalmie précaire. Chaque incident menace de dégénérer en un nouveau cycle de représailles. Israël et le Hezbollah, engagés dans un conflit de longue date, se tiennent prêts à riposter à la moindre provocation adverse.
De nombreux observateurs redoutent qu’une étincelle ne suffise à mettre le feu aux poudres au Liban, plongé dans une profonde crise économique et politique. Le pays du Cèdre, fragile mosaïque communautaire, pourrait à nouveau basculer dans l’engrenage de la violence si les violations du cessez-le-feu se poursuivent.