Dans le monde ultra-compétitif de la Formule 1, rares sont les jeunes pilotes capables de se faire remarquer aussi rapidement qu’Isack Hadjar. Du haut de ses 20 ans, ce Franco-Algérien originaire de Paris trace déjà sa route vers les sommets, sous l’aile bienveillante de Red Bull et de son célèbre responsable Helmut Marko. Un parcours impressionnant qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Alain Prost.
Une maturité précoce forgée dès le karting
C’est à l’âge tendre de 8 ans qu’Isack Hadjar fait ses premiers tours de roue, poussé par un père passionné de karting. Malgré quelques soucis de croissance, le jeune garçon se montre déjà déterminé et mature au-delà de son âge. Une force mentale qui va rapidement porter ses fruits.
En 2019, alors qu’il n’a que 14 ans, Hadjar s’engage en Championnat de France de Formule 4. Un apprentissage accéléré qui le confronte à des rivaux redoutables comme le Britannique Ollie Bearman, futur coéquipier chez Prema en Formule 3. Mais le Français ne se laisse pas impressionner et termine la saison à une prometteuse 8e place.
Le déclic monégasque et l’intérêt de Red Bull
C’est en 2021, sur le mythique tracé de Monaco, qu’Isack Hadjar va définitivement se faire un nom. Alors engagé en Formule Régionale by Alpine, le jeune homme de 16 ans réalise l’exploit de s’imposer en Principauté. Un succès retentissant qui attire l’œil avisé d’Helmut Marko, grand ordonnateur du programme de jeunes pilotes de Red Bull.
J’étais déjà rentré à mon hôtel lorsque mon manager de l’époque m’appelle pour me prévenir que Helmut Marko veut me voir. Et puis, j’ai traversé la ville pour aller à l’hôtel de Red Bull afin de le rencontrer. Lorsque je suis rentré, il discutait avec Christian Horner, Max Verstappen et Sergio Pérez.
Isack Hadjar
Une rencontre déterminante pour le Français, qui se voit offrir un contrat pour intégrer la filière Red Bull. Une structure qui a déjà révélé de nombreux talents comme Sebastian Vettel, Daniel Ricciardo, Pierre Gasly ou encore Max Verstappen. Hadjar marche ainsi dans les pas de glorieux aînés.
Une fulgurante ascension et déjà un surnom évocateur
Fort de ce soutien de poids, Isack Hadjar va littéralement brûler les étapes. Propulsé en Formule 3 dès 2022, il se montre immédiatement à son avantage avec trois victoires et une 4e place finale. Une performance qui lui vaut le titre de rookie de l’année et une promotion express en Formule 2 pour 2023.
Séduit par son pilotage fluide et sa capacité d’analyse, Helmut Marko n’hésite pas à le comparer à un monument du sport automobile français :
Il lui ressemble beaucoup: il réfléchit avant de répondre, il a un très bon sens de l’humour. Il est bien moins politique que Prost l’était. C’est un candidat idéal pour une carrière brillante.
Helmut Marko
Un surnom de « Petit Prost » qui en dit long sur le potentiel du jeune Hadjar. Un héritage lourd à porter mais qui ne semble pas effrayer ce garçon d’une maturité étonnante.
Un premier podium « fantôme » et un déclic salvateur
Comme souvent pour les rookies, le passage en F2 se révèle délicat pour Isack Hadjar. Malgré de belles performances, les résultats peinent à suivre lors des premières courses. Jusqu’à ce GP de Bahreïn en mars 2023 qui va tout changer.
Pensant avoir décroché sa première victoire, le Français se voit finalement déclassé pour avoir causé un accident en début d’épreuve. Déception immense mais saine réaction du principal intéressé. Un épisode formateur qui va lui servir de déclic pour la suite de la saison.
Un avenir tout tracé au plus haut niveau
Aujourd’hui solidement installé à la 2e place du championnat de F2, Isack Hadjar a clairement les cartes en main pour accéder à la F1 dès 2024. Un baquet chez AlphaTauri lui tendrait les bras, pour peu que les résultats de Sergio Pérez continuent de décevoir chez Red Bull.
Si ça se fait, je serai préparé, c’est sûr. Mais, aujourd’hui, je ne sais pas si je serai titulaire l’an prochain.
Isack Hadjar
Une prudence de bon aloi pour ce garçon qui sait la concurrence féroce à ce niveau. Mais une chose semble certaine, Isack Hadjar a définitivement le potentiel et la maturité pour marcher dans les pas d’Alain Prost et ramener le drapeau tricolore au sommet de la F1. Un défi immense et excitant pour ce « Petit prince » de la course automobile.
Les projecteurs sont braqués, la piste est ouverte. Place désormais au talent pour espérer raviver la flamme bleue-blanc-rouge en Formule 1, plus de 30 ans après les exploits du « Professeur ». Une lourde tâche qu’Isack Hadjar semble prêt à assumer avec toute l’abnégation et l’intelligence qui le caractérisent déjà malgré son jeune âge. Le futur du sport automobile français s’écrit peut-être sous nos yeux.