Vous pensez bien faire en dormant plus longtemps le week-end pour compenser le manque de sommeil de la semaine ? Détrompez-vous. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Diabetes Care, un sommeil irrégulier et prolongé au-delà des recommandations augmenterait significativement le risque de développer un diabète, et ce même chez les personnes sans prédisposition génétique marquée pour la maladie.
Une vaste étude au long cours
Les chercheurs ont analysé les données de plus de 84 000 participants à la UK Biobank, une large étude de cohorte au Royaume-Uni. Âgés de 40 à 69 ans et exempts de diabète au début de l’étude (entre 2006 et 2010), les volontaires ont été suivis pendant 7,5 ans en moyenne.
Durant une semaine au moment de leur inclusion, chaque participant a porté un accéléromètre au poignet. Cet appareil a enregistré leurs mouvements et la durée de leur sommeil, permettant aux scientifiques de déterminer la régularité de leurs nuits. Des échantillons sanguins et mesures physiques ont aussi été prélevés.
35% de risque en plus avec un sommeil irrégulier
Résultat : comparés aux bons dormeurs au rythme régulier, les participants avec un sommeil irrégulier avaient un risque accru de 35% de développer un diabète, avant ajustement statistique. En tenant compte de facteurs confondants comme les maladies et l’adiposité, le risque restait 11% plus élevé, un lien solide.
Contre toute attente, ce sont les participants avec le moins de prédispositions génétiques au diabète qui étaient les plus affectés par les irrégularités du sommeil dans cette étude.
– Dr Sofer, co-auteur
Fait surprenant, l’association entre sommeil irrégulier et diabète était plus marquée chez ceux dormant plus de 8h par nuit en moyenne. Une variation de plus d’une heure par nuit d’une journée à l’autre était aussi plus délétère.
Un rythme circadien perturbé
Les scientifiques avancent plusieurs explications à ces observations :
- Trop dormir réduit l’exposition à la lumière du jour, ce qui perturbe le rythme circadien.
- Un sommeil irrégulier décale aussi l’horloge biologique interne.
- Le dérèglement circadien affecte des processus métaboliques clés comme la sécrétion d’insuline et le métabolisme du glucose, augmentant le risque de diabète et maladies cardio-métaboliques.
Un mauvais alignement entre rythme de sommeil et rythme alimentaire peut aussi favoriser l’inflammation et un déséquilibre du microbiote intestinal, d’autres facteurs de risque.
Conseils pour un bon sommeil
Voici quelques conseils des experts pour optimiser son sommeil et sa santé :
- Adoptez une routine du coucher apaisante, sans écrans.
- Évitez l’alcool, les gros repas tardifs et le stress avant de dormir.
- Bougez dans la journée et exposez-vous à la lumière naturelle.
- Visez 7 à 8h de sommeil par nuit, avec des horaires réguliers.
- Mangez équilibré avec des aliments bons pour le microbiote : fibres végétales, probiotiques…
Si malgré un bon sommeil la fatigue persiste, n’hésitez pas à consulter. Cela peut être le signe d’un trouble comme l’apnée du sommeil, à surveiller pour le cœur.
En conclusion
Cette étude confirme l’importance d’un sommeil de qualité et d’une bonne hygiène de vie pour prévenir le diabète et les maladies chroniques. Au-delà de la quantité, la régularité compte. Alors adoption les bons réflexes dès ce soir !