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Iran salue cessez-le-feu entre Israël et Hezbollah au Liban

L'Iran salue le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban, mais doute de sa pérennité. La trêve, un "aveu de défaite" pour Netanyahu selon Téhéran, qui appelle à faire pression sur Israël. Réactions mitigées des Iraniens après la mort de hauts responsables du Hezbollah dans des frappes israéliennes. Que réserve l'avenir ?

L’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah au Liban suscite des réactions contrastées en Iran. Si les autorités de Téhéran saluent officiellement « l’arrêt de l’agression du régime sioniste », certains Iraniens restent dubitatifs quant à la durabilité de cette trêve fragile sur fond de conflit régional.

L’Iran se félicite d’une « victoire » du Hezbollah

Dans un communiqué, le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï a fait part de la satisfaction de son pays suite à l’annonce du cessez-le-feu. Téhéran, qui nie l’existence d’Israël, « soutient fermement le gouvernement, la nation et la résistance libanaise » face à ce qu’il qualifie de « régime sioniste« . L’Iran appelle par ailleurs la communauté internationale à accentuer la pression sur l’État hébreu afin qu’il mette un terme à ses opérations militaires dans la bande de Gaza.

La presse iranienne conservatrice va plus loin, évoquant un « aveu de défaite » de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui avait promis « l’élimination totale » du Hezbollah. Selon le quotidien Kayhan, proche du Guide suprême Ali Khamenei, ce sont bien « les missiles du Hezbollah qui ont fait le boulot », contraignant Israël à accepter un arrêt des hostilités.

Un coup dur pour le Hezbollah et l’Iran

Ce cessez-le-feu intervient toutefois après une guerre meurtrière pour le Hezbollah, allié stratégique de l’Iran qui lui fournit armement et financement. Le secrétaire général du parti chiite Hassan Nasrallah a péri en septembre dans une frappe israélienne sur Beyrouth, tout comme de nombreux hauts responsables de l’organisation. Un coup dur pour la milice et son parrain iranien.

On espère qu’il n’y aura de guerre nulle part, mais c’est pas quelque chose que l’on peut prévoir.

Yeganeh, une étudiante iranienne

Inquiétude et scepticisme des Iraniens

Dans les rues de Téhéran, l’heure est aux réactions mesurées. Si certains se disent soulagés par l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, beaucoup craignent une reprise des affrontements. « J’espère que la trêve va durer, mais je ne pense pas, parce qu’ils les Israéliens cherchent fondamentalement la guerre », redoute ainsi Mostafa, un étudiant de 22 ans. Une méfiance partagée par de nombreux Iraniens, conscients de la volatilité de la situation.

Israël se concentrera-t-il sur « la menace iranienne » ?

Autre sujet d’inquiétude : la possibilité qu’Israël profite de l’accalmie au Liban pour « se concentrer sur la menace iranienne« , comme l’a laissé entendre Benjamin Netanyahu sans plus de précisions. De quoi raviver les craintes d’une confrontation ouverte entre les deux ennemis, sur fond de tensions autour du programme nucléaire controversé de Téhéran.

En soutenant la « résistance » face à Israël, que ce soit le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien, l’Iran s’expose à une escalade aux conséquences imprévisibles. Mais pour Téhéran, qui fait de l’anti-israélisme un pilier de sa politique étrangère depuis la révolution islamique de 1979, difficile de renoncer à ce rôle de premier plan. Au risque d’attiser un peu plus les braises d’un Moyen-Orient à fleur de peau.

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