Une affaire révélant l’ampleur des tensions entre l’Iran et les États-Unis vient d’éclater au grand jour. La justice américaine a annoncé vendredi l’inculpation d’un homme présenté comme un « agent de l’Iran », accusé d’avoir fomenté un projet d’assassinat visant l’ancien président Donald Trump et une opposante iranienne sur le sol américain.
D’après les autorités judiciaires, Farhad Shakeri, un afghan de 51 ans résidant en Iran, aurait recruté des criminels aux États-Unis pour le compte des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique. Son objectif : éliminer des cibles désignées par le régime de Téhéran.
Peu d’acteurs dans le monde représentent une aussi grave menace pour la sécurité nationale des États-Unis que l’Iran.
Merrick Garland, ministre américain de la Justice
Trump et une dissidente dans le viseur de l’Iran
Selon des documents judiciaires, Farhad Shakeri aurait reçu en septembre l’ordre d’un haut responsable des Gardiens de la révolution de planifier l’assassinat de Donald Trump. Un plan devait être présenté sous 7 jours, considérant que l’ex-président perdrait l’élection de novembre et serait donc plus vulnérable ensuite.
En plus de Trump, une journaliste et dissidente irano-américaine très critique envers Téhéran faisait partie des cibles. Bien que non nommée, il s’agirait de Masih Alinejad, déjà visée par des tentatives d’enlèvement ou d’assassinat commanditées par le régime iranien par le passé.
Deux complices présumés arrêtés à New-York
Deux Américains, Carlisle Rivera, 49 ans, et Jonathan Loadholt, 36 ans, ont été interpellés jeudi à New-York. Ils sont accusés d’avoir planifié l’assassinat de la journaliste lors d’une conférence prévue en février 2024 dans le Connecticut. Masih Alinejad a confirmé avoir été informée d’une « menace imminente » la visant à cette date.
L’ombre de la vengeance après la mort de Soleimani
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran. La République islamique nourrirait depuis des années une volonté de représailles après l’assassinat du général Qassem Soleimani, tué en janvier 2020 en Irak dans une frappe de drone ordonnée par Donald Trump.
Déjà en octobre dernier, 4 Iraniens dont un général des Gardiens de la révolution avaient été poursuivis pour un projet d’assassinat visant Masih Alinejad à New-York en 2022. Le groupe aurait tenté de la kidnapper en 2021 pour l’amener de force en Iran.
L’Iran, « grave menace » pour les États-Unis
Face à cette affaire, le ministre américain de la Justice Merrick Garland a déclaré que « peu d’acteurs dans le monde représentent une aussi grave menace pour la sécurité nationale des États-Unis que l’Iran ». Il a dénoncé un « agent du régime iranien » mandaté pour « diriger un réseau de complices criminels » afin « d’exécuter les projets d’assassinats » de Téhéran.
Ces révélations jettent une lumière crue sur l’ampleur de l’animosité et la dangerosité du bras de fer qui oppose les États-Unis à l’Iran. Elles soulignent la détermination de Téhéran à s’attaquer à ceux qu’il considère comme ses ennemis, où qu’ils se trouvent, quitte à commanditer des assassinats en territoire américain. Une escalade inquiétante dans la confrontation entre les deux pays.