Une rencontre entre Elon Musk, le controversé homme d’affaires américain, et l’ambassadeur d’Iran auprès de l’ONU fait couler beaucoup d’encre dans la presse iranienne. Si aucune des deux parties n’a officiellement confirmé l’entrevue, les réactions oscillent entre espoir d’une détente et accusations de haute trahison. Les analystes s’interrogent : simple coup médiatique ou réelle inflexion de la politique étrangère iranienne ?
Une rencontre secrète qui divise
Selon des sources proches du dossier, Elon Musk, connu pour son soutien affiché à Donald Trump, aurait eu un tête-à-tête de plus d’une heure avec l’ambassadeur iranien Amir Saeid Iravani à New York. L’objectif présumé ? Œuvrer à une désescalade des tensions entre Téhéran et Washington. Mais en Iran, les avis divergent quant à la portée de cette initiative.
Pour le journal réformateur Jomhouri Eslami, il pourrait s’agir des prémices d’un dégel diplomatique. “Bien que non officielle, cette conversation pourrait ouvrir une nouvelle voie dans notre politique étrangère”, avance prudemment le quotidien. Mais d’autres se montrent bien plus sceptiques, voire ouvertement hostiles. À l’image de l’ultra-conservateur Kayhan, qui fustige une “rencontre cachée avec le représentant de Trump” et crie à la “naïveté” ou pire, à la “trahison”.
Musk, homme de l’ombre de Trump ?
Si les relations américano-iraniennes sont au plus bas depuis la Révolution islamique de 1979 et la rupture des liens diplomatiques qui s’en est suivie, une certaine frange de la presse iranienne veut croire à une embellie. Pour le journal réformateur Ham Mihan, la rencontre prouve que “la voie diplomatique n’est pas à sens unique” et salue le travail des diplomates iraniens. Le journal va jusqu’à qualifier Elon Musk d’homme de l’ombre de Donald Trump, doté d’une “influence très spéciale”.
Un “pas positif” à relativiser
Plus nuancé, le quotidien Shargh estime que la rencontre, si elle était confirmée, représenterait certes “un pas positif”, mais appelle à ne pas en “exagérer la portée”. Un point de vue partagé par de nombreux observateurs, qui rappellent le lourd passif et la complexité des relations entre les deux pays.
Les États-Unis et l’Iran sont passés en quatre décennies d’une alliance étroite à une hostilité féroce. Reconstruire la confiance prendra du temps.
Un diplomate iranien sous couvert d’anonymat
En effet, si l’administration Biden maintient pour l’heure la ligne dure héritée de l’ère Trump, Téhéran a récemment multiplié les appels du pied en direction de la nouvelle administration américaine. Reste à savoir si la mystérieuse entrevue new-yorkaise s’inscrit dans cette dynamique ou relève davantage du coup d’éclat médiatique. Seule certitude dans ce brouillard diplomatique : chaque geste, chaque signal est désormais scruté et suscite une avalanche de commentaires. Signe que malgré les dénégations officielles, l’espoir d’une normalisation, même progressive, des relations irano-américaines reste vivace. Mais le chemin s’annonce encore long et semé d’embûches.