Ce vendredi, les rues de Téhéran ont résonné au son des pas cadencés de milliers de membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran. Cet impressionnant défilé, baptisé « En route vers Qods » (Jérusalem), a été l’occasion pour les Gardiens d’exposer leur puissance militaire et d’affirmer leur détermination face aux menaces qui pèsent sur le pays.
Lourdement armés et équipés, les soldats des Gardiens ont parcouru les artères de la capitale iranienne accompagnés de véhicules militaires. Certains portaient fièrement des lance-roquettes sur leurs épaules. Le mouvement paramilitaire de volontaires islamiques Bassij, affilié aux Gardiens, était également présent en nombre. La foule rassemblée le long du parcours brandissait des drapeaux iraniens, palestiniens et du Hezbollah libanais, mouvement pro-iranien.
Un message de fermeté adressé aux ennemis de l’Iran
Cet évènement, très médiatisé mais pourtant rare ces dernières années, avait clairement pour but d’envoyer un message de fermeté aux adversaires de la République islamique. Selon un haut gradé des Gardiens, le général Mohammadreza Naghdi, les États-Unis seraient « derrière tous les malheurs du monde musulman ». Il a ajouté lors d’un discours :
Si nous pouvons détruire le régime sioniste et retirer les bases américaines de la région, un de nos gros problèmes sera résolu.
Général Mohammadreza Naghdi
Le général faisait ainsi référence à Israël, ennemi juré de Téhéran. L’Iran ne reconnaît pas l’État hébreu et le soutien à la cause palestinienne est un pilier de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
Démonstration de force et soutien aux Palestiniens
Au-delà d’une démonstration de force destinée à impressionner les adversaires du régime, ce défilé visait aussi à réaffirmer le soutien iranien aux groupes du « Front de résistance » qui luttent contre Israël. De nombreux participants arboraient d’ailleurs des portraits de figures de ce Front ainsi que du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Le commandant des Gardiens à Téhéran, le général Hassan Hassanzadeh, a confirmé à la télévision que « l’un des objectifs du rassemblement était de soutenir la population de Gaza et de Palestine ». Mais il s’agissait également de « montrer que les Bassij sont prêts à faire face à toute menace des ennemis de la Révolution islamique ».
Exposition de l’arsenal militaire iranien
Tout au long du défilé, les Gardiens de la Révolution ont exposé une partie de l’arsenal militaire iranien. Des répliques de missiles et de drones fabriqués par les Gardiens ainsi que d’autres équipements militaires ont été présentés au public. Cette exposition avait sans doute pour but d’impressionner à la fois la population iranienne et les observateurs étrangers.
Ce défilé intervient dans un contexte de fortes tensions entre l’Iran et les États-Unis, mais aussi avec Israël. La République islamique est soumise à de lourdes sanctions américaines qui asphyxient son économie. Elle est également engagée dans une confrontation larvée avec l’État hébreu, qui considère le programme nucléaire iranien comme une menace existentielle.
Face à ces défis, l’Iran semble vouloir montrer qu’il reste une puissance militaire avec laquelle il faut compter au Moyen-Orient. Les Gardiens de la Révolution, fer de lance du régime, sont en première ligne dans cette démonstration de force. Leur défilé très médiatisé à Téhéran en est la parfaite illustration.