En cette période de forte instabilité politique, avec la dissolution de l’Assemblée nationale et la perspective d’un gouvernement de gauche aux antipodes des propriétaires, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la pertinence de continuer à investir dans l’immobilier. Entre menaces sur la fiscalité et remise en cause des droits des bailleurs, le doute s’installe. Pourtant, avec les bons réflexes, la pierre peut rester une valeur refuge même dans la tempête. Décryptage.
L’immobilier face aux soubresauts politiques
Depuis l’annonce des résultats des législatives, de nombreux épargnants et investisseurs sont pris de panique. La crainte de voir la fiscalité s’alourdir avec le retour de l’ISF, la refonte de l’impôt sur le revenu ou encore la généralisation de l’encadrement des loyers fait réfléchir plus d’un bailleur. Certains envisagent même de vendre leurs biens pour placer leur argent à l’étranger.
Pourtant, céder à la précipitation n’est pas toujours la meilleure option. Car malgré les incertitudes, l’immobilier conserve de solides atouts :
- Un rendement régulier via les loyers
- Une plus-value potentielle à la revente
- Une valeur tangible et pérenne dans le temps
A long terme, l’immobilier n’a jamais déçu. C’est un placement qui traverse les crises.
Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du Management des Services Immobiliers
Bien choisir ses investissements
Pour autant, tous les projets immobiliers ne se valent pas en période de crise politique. Il faut se montrer sélectif :
- Privilégier les zones tendues où la demande est forte et pérenne (grandes métropoles, littoral…)
- Miser sur des biens de qualité, bien entretenus et aux normes, qui se loueront facilement
- Diversifier son patrimoine (résidentiel, locaux commerciaux, SCPI) pour répartir les risques
Anticiper les évolutions fiscales
Acheter au bon endroit ne suffit pas. Il faut aussi se préparer à d’éventuels changements de fiscalité. Plusieurs options permettent de s’adapter :
- Opter pour le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) pour déduire plus de charges
- Transférer une partie de son patrimoine dans une société civile immobilière (SCI)
- Étaler la plus-value immobilière grâce au dispositif du apport-cession
Si le pire scénario fiscal se confirmait, il resterait aussi la possibilité d’une expatriation temporaire, le temps que l’orage passe. À condition de préparer soigneusement son départ pour éviter tout redressement.
Continuer à investir, avec méthode
Au final, même si la tentation est grande de tout vendre par crainte du lendemain, les fondamentaux de l’immobilier demeurent solides sur le long terme. Les besoins de logements sont immenses et la demande ne faiblira pas.
Il faut garder son calme et poursuivre sa stratégie en l’adaptant. L’immobilier reste une valeur refuge.
Stéphane Desquartiers, président de la Fédération Française de l’Immobilier (FNAIM).
En revanche, ceux qui envisagent de se lancer ou de compléter leur patrimoine doivent redoubler de prudence dans leurs choix. Plus que jamais, il est essentiel de s’entourer de bons conseils (expert-comptable, avocat fiscaliste, agent immobilier…) pour sécuriser son investissement.
En procédant avec méthode, en anticipant les changements législatifs et en visant des biens de qualité dans des secteurs porteurs, l’immobilier a encore de beaux jours devant lui. Les périodes de troubles sont aussi celles qui réservent les meilleures opportunités aux investisseurs aguerris. À vous de jouer, malin !