Les célébrations de l’Aïd el-Fitr ont été brutalement interrompues dimanche matin dans une mosquée de Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. En pleine prière, un individu armé s’est introduit parmi les fidèles, déclenchant un vent de panique. Cet incident, qui aurait pu tourner au drame, soulève de sérieuses questions quant à la sécurité dans les lieux de culte.
Irruption d’un homme armé en pleine prière
Il était environ 8h30 lorsqu’un homme, dissimulant un pistolet sous ses vêtements, s’est mêlé aux centaines de fidèles rassemblés pour la prière de l’Aïd dans le gymnase Eugénie-Cotton, transformé en mosquée pour l’occasion. Certains ont d’abord cru à une attaque islamophobe, avant de réaliser qu’il s’agissait en fait d’un individu cherchant à se fondre dans la masse après une agression.
Une agression à proximité
Quelques minutes plus tôt, cet homme de 24 ans, identifié comme le rappeur “Crim’s”, avait violemment agressé un septuagénaire à quelques rues de là. Après lui avoir mis son arme sur la nuque, il l’avait contraint à rentrer chez lui avant de l’assommer d’un coup de canette. C’est en fuyant les lieux qu’il a trouvé refuge dans la mosquée.
Panique et interpellation musclée
Dans la mosquée, l’homme a tenté de se fondre dans la masse en imitant les gestes des fidèles. Mais son comportement suspect et surtout son arme, aperçue par un des croyants, ont rapidement semé la panique. S’en est suivie une violente empoignade pour le désarmer, nécessitant l’intervention du maire en personne pour éviter le pire.
Le maire Denis Öztorun (PCF), présent sur place pour saluer les croyants, s’était “personnellement interposé physiquement, avec d’autres concitoyens courageux, pour que la situation ne dégénère pas”
Le Parisien
Un profil inquiétant
L’agresseur, finalement maîtrisé et remis aux forces de l’ordre, n’en est pas à son coup d’essai. Déjà connu des services de police pour extorsion, trafic de stupéfiants et violences en état d’ivresse, il avait lui-même été victime d’une tentative d’homicide deux ans auparavant. Placé en détention provisoire, il sera jugé le 12 juillet pour violences avec usage et menace d’une arme.
Des questions sur la sécurité des lieux de culte
Cet incident, qui a transformé un moment de recueillement en scène de chaos, rappelle la vulnérabilité des lieux de culte. Face à la menace terroriste mais aussi à la violence de droit commun, la question de leur sécurisation reste entière. Comment assurer la sérénité des offices sans pour autant transformer les mosquées, églises et synagogues en bunkers ? Un défi de taille pour les autorités.
Au-delà de l’émoi et de l’indignation, cet Aïd sous haute tension appelle une réflexion de fond sur les moyens de protéger les croyants sans entraver la liberté de culte. Car c’est bien la paix et la fraternité, valeurs cardinales de l’Aïd, qui ont été attaquées en ce dimanche matin à Bonneuil-sur-Marne.
