Les trombes d’eau qui s’abattent sans répit sur le département du Rhône mettent les agriculteurs locaux dans une situation plus que précaire. Depuis un an, les épisodes de fortes précipitations s’enchaînent, transformant les champs en véritables marécages, rendant les terrains impraticables et détruisant une grande partie des récoltes. Face à ce mauvais temps persistant, c’est tout un secteur qui se retrouve en grande difficulté et lance aujourd’hui un véritable cri de détresse.
Des pertes considérables pour les agriculteurs
Pour Pascal Bonnard, éleveur à Longes, l’heure est grave. Ses champs, dans lesquels il devait semer des céréales pour nourrir son bétail, sont complètement détrempés suite aux violentes précipitations de ces derniers jours. “On ne sèmera pas cette année, on ne pourra pas. Ce sera trop mouillé”, reconnaît-il avec amertume. Une situation dramatique qui compromet sérieusement l’alimentation de ses volailles et de ses vaches.
Même constat chez Philippe Hérard, maraîcher à Ampuis. Ses serres ont été submergées par 50 cm d’eau, noyant complètement ses cultures de mâche. “La boue qui s’est déposée sur les feuilles, on ne peut rien y faire, il y en a jusque dans le cœur. Ça n’est absolument pas commercialisable. Pour moi, ça, c’est poubelle”, déplore-t-il. Des dégâts chiffrés à environ 20 000 euros pour une seule serre. Un coup dur dont il se serait bien passé.
Un phénomène inédit qui met en péril les exploitations
Si les agriculteurs sont habitués à composer avec les aléas climatiques, la récurrence et l’intensité des intempéries de ces derniers mois les laissent dans un grand désarroi. Philippe Hérard témoigne : “On travaille, on fait tout ce qu’il faut pour aller de l’avant et puis en 10 heures, tout n’est pas ruiné, mais une bonne partie de notre récolte est foutue”. Une situation inédite qui met en danger la pérennité même de nombreuses exploitations de la région.
Un appel à la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle
Face à l’ampleur des dégâts, les agriculteurs en appellent maintenant aux pouvoirs publics. Ils demandent la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, indispensable selon eux pour obtenir des indemnisations à la hauteur de leurs pertes. Car au-delà de la détresse immédiate, c’est l’avenir de toute une profession qui est en jeu.
On est au bord du gouffre. Si on n’obtient pas d’aide rapidement, beaucoup vont mettre la clé sous la porte. C’est toute l’agriculture locale qui risque de disparaître.
Un agriculteur du Rhône
L’agriculture face au défi du changement climatique
Au-delà de l’urgence immédiate, ces intempéries à répétition mettent en lumière la vulnérabilité de l’agriculture face au changement climatique. Avec des épisodes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, c’est tout le modèle agricole qui est questionné. Les professionnels du secteur vont devoir s’adapter et repenser leurs pratiques pour faire face à ces nouveaux défis environnementaux.
Un besoin urgent de soutien et de solidarité
Dans cette période difficile, les agriculteurs ont plus que jamais besoin du soutien de l’ensemble de la société. Autorités publiques, mais aussi consommateurs, chacun à son niveau peut agir pour les aider à traverser cette crise. Privilégier l’achat de produits locaux, accepter de payer le juste prix, sont autant de gestes qui peuvent faire la différence. Car derrière chaque exploitation, ce sont des familles, des savoir-faire, tout un patrimoine qui est aujourd’hui menacé.
Les intempéries à répétition qui frappent le département du Rhône mettent en péril tout un pan de son agriculture. Face à des pertes considérables et un avenir des plus incertains, les agriculteurs tirent la sonnette d’alarme. Espérons que leur cri de détresse sera entendu et que des mesures d’urgence seront rapidement mises en place pour les aider à surmonter cette crise sans précédent. L’enjeu est de taille : il en va de la survie de toute une profession, essentielle à notre société.