Le week-end dernier, le football amateur féminin a été entaché par un épisode aussi choquant qu’inacceptable. Les joueuses U18 du club de Plaisance-du-Touch, en déplacement à Lannemezan pour y affronter l’équipe locale, ont été la cible d’insultes racistes et sexistes ignobles de la part de certains supporters adverses.
Des propos d’une violence inouïe
D’après une source proche du club de Plaisance, les jeunes joueuses ont dû subir un torrent d’injures tout au long de la rencontre :
Putes, bougnouls, négros… Voilà le type d’insultes qu’ont reçues nos filles pendant 90 minutes. C’était d’une violence inouïe, surtout vis-à-vis d’adolescentes venues pratiquer leur passion.
Au-delà du choc et de l’indignation légitime, le club de Plaisance a tenu à réagir fermement via un communiqué sur son site. Il y dénonce sans ambiguïté ces agissements et en appelle à une réponse forte des instances.
Un appel à la responsabilité
Pour les dirigeants, ces comportements ne peuvent plus être tolérés :
Nous ne pouvons pas rester indifférents face à la haine et l’intolérance qui gangrènent encore trop souvent les stades. Les instances doivent prendre leurs responsabilités et sanctionner sévèrement ces actes. Le foot doit rassembler et élever, pas diviser et rabaisser.
À ce jour, le club hôte de Lannemezan n’a pas réagi publiquement. Un silence assourdissant qui en dit long sur le chemin qu’il reste à parcourir pour éradiquer ces fléaux du sport.
Le racisme et le sexisme, encore trop présents
Malheureusement, ce triste épisode n’est pas un cas isolé. Malgré les campagnes de sensibilisation et les dispositifs mis en place, le racisme et le sexisme empoisonnent encore trop souvent le football et le sport en général.
Des insultes aux cris de singe en passant par les banderoles injurieuses, les exemples ne manquent pas. Sans parler des discriminations plus insidieuses qui persistent dans certains clubs et instances.
L’urgence d’agir à tous les niveaux
Face à ce constat alarmant, il est impératif que tous les acteurs du foot prennent leurs responsabilités :
- Les instances doivent durcir les sanctions et en faire une application stricte
- Les clubs doivent mener un travail d’éducation de leurs supporters
- Les joueurs et joueuses doivent utiliser leur notoriété pour dénoncer
- Les médias ont un rôle de sensibilisation du grand public
Il en va de la crédibilité de tout un sport, mais surtout du bien-être et du respect élémentaire dû à celles et ceux qui le pratiquent. Et tout particulièrement les plus jeunes qui construisent leur personnalité.
Vers un football tolérant et respectueux
Alors que la Coupe du Monde féminine approche et que le foot féminin gagne en exposition, il est crucial d’en faire un espace safe et accueillant. Chacune, quel que soit son niveau, son origine ou son apparence, doit pouvoir y pratiquer sa passion sereinement.
Cela passe par une tolérance zéro envers les comportements discriminatoires, une parole libérée des victimes et une mobilisation de toute la communauté du ballon rond. Les bonnes volontés sont nombreuses, à l’image de l’engagement fort du club de Plaisance-du-Touch.
Car au-delà des enjeux sportifs, le foot véhicule des valeurs d’unité et d’égalité. En mettant fin à la haine dans les stades, il peut devenir un formidable vecteur de progrès social. Un combat que chacun, à son niveau, doit mener avec détermination.