Une vague d’inquiétude déferle sur Marseille alors que plusieurs lycées de la cité phocéenne ont été la cible de tirs de mortier d’artifice ces dernières semaines. Ces incidents, d’une gravité alarmante, soulèvent de sérieuses questions quant à la sécurité des élèves et du personnel éducatif. Face à cette situation préoccupante, les autorités locales et académiques se mobilisent pour renforcer les mesures de protection et tenter d’endiguer cette flambée de violence inédite.
Des attaques choquantes qui se multiplient
Le dernier incident en date s’est produit ce vendredi matin au lycée professionnel La Floride, situé dans les quartiers nord de Marseille. Vers 7h30, alors que les personnels étaient en train de prendre leur service, l’établissement a été la cible de tirs de mortiers d’artifice. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer, mais l’attaque a provoqué une vive émotion au sein de la communauté éducative.
Cet événement inquiétant n’est malheureusement pas isolé. Depuis la rentrée scolaire, plusieurs lycées de la région ont été visés par des tirs similaires :
- Le 3 octobre, la cité scolaire Sembat-Seguin à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, a été attaquée par des dizaines d’individus armés de mortiers.
- Le 6 octobre, c’était au tour du lycée Auguste-et-Louis-Lumière à Lyon d’être pris pour cible.
- Le même jour, des tirs ont également été signalés aux abords du lycée professionnel Tony-Garnier à Bron.
Cette recrudescence des violences autour et au sein même des établissements scolaires est plus que préoccupante. Selon Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA-FO, premier syndicat de l’enseignement professionnel, c’est un phénomène qui touche toute la France et qui est très inquiétant.
Je n’ai jamais vu autant d’établissements touchés par des tirs. C’est un phénomène qui touche toute la France et qui est très inquiétant.
Pascal Vivier, secrétaire général du SNETAA-FO
Des mesures de sécurité renforcées
Face à cette situation critique, les autorités académiques et les forces de l’ordre se mobilisent pour assurer la sécurité des élèves et du personnel. Suite à l’incident survenu au lycée La Floride, le directeur académique s’est rendu sur place et une équipe mobile de sécurité du rectorat a été déployée. Les élèves sont exceptionnellement rentrés chez eux et les cours n’ont pas été assurés.
Au niveau national, la ministre de l’Éducation Anne Genetet a annoncé la semaine dernière que sur 500 établissements scolaires prioritaires identifiés, 400 ont déjà été sécurisés. Les 100 restants sont en attente de travaux pour renforcer leur protection.
Des élèves impliqués dans les attaques ?
Un autre aspect troublant de ces incidents est l’implication présumée d’élèves dans certaines attaques. Selon des sources syndicales, des élèves du lycée La Floride seraient impliqués dans les tirs de mortier de ce vendredi matin. Une information qui, si elle se confirme, soulève de sérieuses interrogations sur les motivations de ces actes de violence et sur le climat au sein des établissements.
Suite à l’attaque de la cité scolaire Sembat-Seguin à Vénissieux le 3 octobre, deux élèves âgés de 16 et 17 ans ont été mis en examen pour “participation à un groupement en vue de la préparation de violence ou de dégradations, destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux et détention d’engins explosifs ou incendiaires”. Un acte d’accusation lourd qui témoigne de la gravité de la situation.
Un défi majeur pour l’Éducation nationale
Ces attaques répétées contre des lycées mettent en lumière les défis auxquels est confrontée l’Éducation nationale pour garantir la sécurité et la sérénité au sein des établissements scolaires. Au-delà des mesures de protection physique, il est urgent de s’interroger sur les racines profondes de ces violences et de développer des actions de prévention et de médiation.
La communauté éducative, les parents d’élèves, les autorités locales et l’ensemble de la société doivent se mobiliser pour endiguer cette spirale inquiétante. Car c’est bien la quiétude et l’avenir de notre jeunesse qui sont en jeu. Face à ces défis, l’école doit rester un sanctuaire, un lieu d’épanouissement et d’apprentissage, préservé de toute forme de violence.
Les attaques au mortier contre les lycées de Marseille et d’autres villes de France sont le symptôme d’un mal profond qui gangrène notre société. Il est de notre responsabilité collective d’y remédier, avec détermination et dans un esprit de dialogue, pour permettre à nos enfants de s’instruire et de s’épanouir dans un environnement scolaire apaisé et sécurisé. Un immense chantier qui doit tous nous mobiliser, dès aujourd’hui.
