La remise en liberté de centaines de prisonniers politiques à Cuba, promise dans le cadre d’un accord historique avec le Vatican, est-elle déjà compromise ? C’est ce que redoutent plusieurs ONG de défense des droits humains, alarmées par la réinscription surprise de l’île sur la liste noire américaine des États soutenant le terrorisme.
Cuba s’engage à libérer des prisonniers puis se rétracte
Il y a tout juste une semaine, les autorités cubaines avaient annoncé la libération progressive de 553 détenus, emprisonnés pour divers délits lors des manifestations anti-gouvernementales sans précédent de juillet 2021. Une décision présentée comme un geste d’ouverture, négocié de haute lutte avec le Saint-Siège.
Mais le vent semble avoir déjà tourné. La faute à la décision du président américain Joe Biden de réinscrire Cuba sur la fameuse liste des pays soutenant le terrorisme, une mesure punitive que son prédécesseur Donald Trump avait pourtant levé en 2016.
Volte-face de Washington, colère de La Havane
Ce retournement de situation a provoqué l’ire du régime castriste. Le président Miguel Diaz-Canel a dénoncé un « acte d’arrogance et de mépris » et un « nouvel acte d’agression » visant à asphyxier économiquement l’île. Des propos virulents qui font craindre le pire pour la suite du processus de libération des prisonniers.
L’absence d’informations en provenance de l’île nous alarme.
ONG Justicia 11J
Selon le décompte de plusieurs ONG, seules 170 personnes auraient recouvré la liberté en l’espace de six jours. Un chiffre loin des 553 annoncés initialement. « A cette heure, l’organisation avait déjà reçu et vérifié l’information d’au moins une vingtaine de cas de libérations. L’absence d’informations en provenance de l’île nous alarme », s’inquiète Justicia 11J, une ONG basée au Mexique.
Près de 1000 « prisonniers politiques » recensés
Au total, les ONG et l’ambassade américaine dénombreraient près d’un millier de « prisonniers politiques » sur l’île, dont une partie purge de lourdes peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour leur participation aux manifestations historiques de l’été 2021. Des chiffres que le gouvernement cubain conteste avec véhémence, niant l’existence même de prisonniers d’opinion et accusant les opposants d’être des « mercenaires à la solde des États-Unis ».
Le Vatican, fragile médiateur
Dans ce contexte de tensions exacerbées entre Washington et La Havane, le rôle de médiateur joué par le Vatican apparaît plus fragile que jamais. Les autorités cubaines, ulcérées par ce qu’elles perçoivent comme une trahison américaine, n’ont pas daigné indiquer si elles comptaient honorer leur engagement et poursuivre les remises en liberté promises.
Un silence assourdissant qui laisse les ONG et les familles de prisonniers dans une insoutenable incertitude. « L’Observatoire cubain des droits humains exprime sa grande préoccupation concernant la possible annulation, pause ou ralentissement des remises en liberté des prisonniers politiques », alerte l’OCDH, basée en Espagne. La communauté internationale retient son souffle, dans l’attente d’un signe de La Havane.
Près de 1000 « prisonniers politiques » recensés
Au total, les ONG et l’ambassade américaine dénombreraient près d’un millier de « prisonniers politiques » sur l’île, dont une partie purge de lourdes peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour leur participation aux manifestations historiques de l’été 2021. Des chiffres que le gouvernement cubain conteste avec véhémence, niant l’existence même de prisonniers d’opinion et accusant les opposants d’être des « mercenaires à la solde des États-Unis ».
Le Vatican, fragile médiateur
Dans ce contexte de tensions exacerbées entre Washington et La Havane, le rôle de médiateur joué par le Vatican apparaît plus fragile que jamais. Les autorités cubaines, ulcérées par ce qu’elles perçoivent comme une trahison américaine, n’ont pas daigné indiquer si elles comptaient honorer leur engagement et poursuivre les remises en liberté promises.
Un silence assourdissant qui laisse les ONG et les familles de prisonniers dans une insoutenable incertitude. « L’Observatoire cubain des droits humains exprime sa grande préoccupation concernant la possible annulation, pause ou ralentissement des remises en liberté des prisonniers politiques », alerte l’OCDH, basée en Espagne. La communauté internationale retient son souffle, dans l’attente d’un signe de La Havane.